Résumés des parties

Runnez dans les ombres de la Mégalopole du BosWash, une aire urbaine de 800 km de long centrée sur la "Big Apple"

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Résumés des parties

Message par Kaster »

Voici un canal pour vous permettre, à vous joueurs, de mettre un petit résumé de vos séances afin de bénéficier d'un petit bonus de juteux points de karma ^^ 8-) .
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Message par Kaster »

Séance 1 : Watashi wa kawaī de wa arimasen ka ?
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Dracian
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Message par Dracian »

Entrée 20770301 : "Heureusement que le Diable a inventé le Black Metal..."

Les premières choses auxquelles pensent les gens quand tu prononces le mot Shadowrunner, c'est généralement gros flingues, magie, esprits, piratage, explosions et ce genre de conneries. Ils pensent souvent qu'on est des badasses, qu'on fait des trucs de dingues tous les jours pendant nos missions et qu'on peut se payer des vacances au soleil et boire des mojitos sur les plages des Caraïbes.

Alors déjà les plages des Caraïbes, pour moi, tu oublies tout de suite. Paie-moi des vacances dans le grand Nord ou au Kalaallit Nunaat et on pourra discuter. Et ensuite, pour les trucs de dingues pendant les missions de folie, il va falloir que tu calmes tes tétons : 90% de nos missions sont soit inintéressantes, soit des boulots de merde. La dernière que j'ai eu à faire n'a pas dérogé à la règle… Écoute plutôt.

En ce 1er Mars 2077, Honō et moi avions rendez-vous à 12h30 au Red Napoli en compagnie d'autres Shadowrunners pour un boulot. La circulation était vraiment pourrie ce jour-là mais heureusement (pour une fois) Honō a réussi à être prêt à l'heure, ce qui nous a permis de partir avec un peu d'avance, tout ça pour arriver pile à l'heure du rendez-vous.

Nous allions faire équipe avec Spud, un Decker Nain avec qui j'avais déjà fait quelques jobs, qui est plutôt réglo mais qui a une sale manie de fumer tout le temps. Les deux autres, que je ne connaissais pas, se nommaient Yamé, une Shaman Pixie assez timide et Aranost, un grand gaillard tout en muscles et qui a dû prononcer maximum deux mots pendant toute la mission.

Heureusement que les pizzas du Red Napoli étaient plutôt bonnes parce que la mission, elle, promettait d'être bien moisie. Nanuq en soit témoin, j'ai jamais eu autant envie d'eau de javel pour mes yeux et mes oreilles que pendant la semaine qui vient de s'écouler. Tu vois, moi, j'aime la bonne musique. Rock indé, Rock alternatif et même un peu de Metal ou de musiques traditionnelles, ça c'est ma came… Donc quand on m'a appris que j'allais devoir protéger un groupe de J-Pop d'un dangereux fan qui trouve que c'est cool d'envoyer des bombes artisanales à des gamines qui ont entre 15 et 19 ans, j'ai été partagé entre retrouver le gars pour lui coller un pruneau entre les deux yeux et retrouver le gars pour l'encourager à continuer et même lui donner quelques conseils pour pas se faire prendre.

Faut croire que je suis un chic type. Ou alors ce sont les 4000 Nuyens promis en récompense qui m'ont convaincu qu'il fallait protéger ces gamines. Mais bon, ce serait quand même cool qu'on rajoute la J-Pop à la liste des calamités que subit l'Humanité. Hé ! Si ça se trouve, c'est pour éradiquer cette merde que DEUS s'est éveillé…

Bref. On commence notre mission par une petite enquête pour remettre les choses dans le contexte (toujours important, de remettre dans le contexte). Un ratissage efficient des réseaux sociaux et des sites d'informations spécialisées nous permet de voir que les Cute Flowers (le groupe qu'on doit protéger) a une fanbase assez importante et que certains fans sont assez extrêmes dans leur adoration ou leur détestation. Entre les commentaires haineux, les menaces de mort, les critiques farfelues sur l'excellente qualité de leurs chansons et les sites de stalkers qui ont presque réussi à retrouver les adresses des quatres membres du groupe, on a vraiment l'impression de nager dans la fosse septique de l'Humanité…

Reste qu'en plongeant un peu plus dans la merde, on trouve une page non officielle d'un réseau social sur laquelle a été postée une vidéo de la leader des Kawaii Tenshi (un autre groupe de J-Pop du même acabit) dans laquelle cette leader, Lucy Sunlaw, accuse à mots pas du tout voilés la leader des Cute Flowers (Dana Pierson) d'avoir tenté de l'empoisonner et qu'elle allait se venger de c'te grosse te-pu. Ce qui est intéressant c'est que, le déclencheur de toute cette affaire, c'est l'explosion d'une bombe qui aurait dû être réceptionnée par les Cute Flowers et qui avait été déposée depuis l'intérieur du bâtiment dans la boite aux lettres de l'immeuble de Shiawase Entertainment sans passer par la poste… Coïncidence ? Peut-être. Peut-être pas.

Quelques recherches un peu plus poussées plus tard (grâce à des contacts divers et variés) nous apprennent que les deux groupes sont à couteaux tirés depuis quelque temps et que toute cette histoire de rivalité, montée au début de toutes pièces par le studio, est en train de leur échapper. Le coupable fait, de toute évidence, partie de "la maison", mais de qui s'agit-il ? Une des filles des Kawaii Tenshi ? Une des filles des Cute Flowers (il y a une petite rivalité entre certains membres) ? Quelqu'un d'autre ? À ce stade de l'enquête, aucun suspect ni aucune piste ne sont écartées.

Notre contact de mission nous ayant rencardé sur la possibilité de se faire embaucher comme agent d'entretien au sein du studio pendant l'enquête (grâce à une identité fictive), Spud saisit l'occasion de sa vie, remplit les formulaires de recrutement en ligne et passe son entretien d'embauche. Pendant ce temps, les autres membres de l'équipe font une petite reconnaissance du building dans lequel se trouve Shiawase Entertainment. Pendant que Honō et Yamé font leurs trucs magiques avec des esprits, mes drones s'infiltrent de manière très efficace dans le bâtiment. Les renseignements obtenus grâce à eux allaient grandement aider Spud lorsqu'il aurait à pirater les serveurs du studio (plan de l'immeuble, une localisation précise du serveur contenant les dossiers du personnel et localisation du PC Sécurité, entre autres).

Et le lendemain, comme prévu, Spud commence sa nouvelle vie d'agent d'entretien. Comme on se doutait que ça n'allait pas lui plaire, on s'est arrangé pour lui faire passer son matos par la fenêtre des chiottes du rez-de-chaussée. Après avoir réussi à nous faire faire des badges temporaires et à programmer une réunion de sécurité dans l'immeuble, nous pénétrons dans les lieux. Nous commençons par examiner les restes de la bombe, qui ne révèlent aucune trace de magie résiduelle. Mes connaissances me permettent de dire que cet engin est vraiment cheap, mais que la personne qui l'a fabriqué avait de bonnes connaissances en fabrication d'explosifs… Ce qui excluait une fabrication par une des gamines des Cute Flowers ou des Kawaii Tenshi, beaucoup trop jeunes et inexpérimentées. Après avoir convaincu l'agent de sécurité de nous donner accès à la vidéo surveillance, nous parvenons à restreindre la liste des suspects à deux individus qui auraient pu avoir accès à la boite aux lettres pour y déposer le colis. En croisant avec les bases de données du personnel, nos soupçons se portent finalement sur un Nain nommé John Dunn. En croisant avec d'autres bases de données universitaires, on se rend compte que le gars a suivi des cours de chimie et que, théoriquement, il a les connaissances pour fabriquer un engin explosif. En fouillant un peu plus, on découvre que le gars tient un blog dédié aux Kawaii Tenshi… Un blog bien crade d'ultra-fan bien creepy et qui ne pense que par ses idoles et ne fantasme que sur elles (j'ai déjà mentionné que les gamines ont entre 15 et 19 ans ?).

Notre coupable semble tout désigné. Nous le filons après sa journée de travail jusqu'à son domicile, dans le Bronx. Une rapide reconnaissance nous permet de découvrir que 6 personnes vivent dans le T2 qui lui sert de logement : un Humain, deux Orcs, un Ogre, une Troll et notre suspect. De mon point de vue sur l'immeuble en face, j'ai une bonne couverture de l'appartement, qui semble tout entier dédié à la gloire des Kawaii Tenshi.

Aranost, après avoir grimpé au mur (jusqu'au 4e étage), lance l'assaut en brisant une vitre de la cuisine. De mon côté, Inuulluarina apporte la mort des cieux sur un des Orcs qui se trouvait dans la chambre. Du coin de l'œil, je me rends compte qu'Aranost a découpé la Troll et l'Humain d'un seul mouvement, tandis que Spud et Yamé s'occupent des autres cibles après que Honō ait fait fondre la porte d'entrée avec de l'Acide. Le combat se termine très vite, notre groupe étant largement supérieur en puissance de feu comparé aux punks que nous affrontons. Nous parvenons quand même à garder notre suspect en vie, pour la forme.

Une fouille en règle de l'appartement ne fait que confirmer nos soupçons, outre les inévitables posters et disques, on trouve aussi des poupées gonflables animées très réalistes à l'effigie des membres du groupe (on est d'accord : j'ai déjà dit que les gamines avaient entre 15 et 19 ans !), ainsi qu'un petit laboratoire de chimiste qui aurait pu péter à n'importe quel moment tellement il était cheap. On embarque un maximum de preuves, on prend des photos et on emmène le Creep avec nous. Les flics ont la bonne idée de se ramener une fois que la fête est terminée. Ils ont bien tenté de nous suivre pour savoir où se déroulait l'after, mais c'était sans compter sur ma maitrise du Pilotage de Van Surchargé en Agglomération Pendant les Heures de Pointe. Pour laver un peu les oreilles de tout le monde et m'aider à conduire, j'en profite pour blaster à fond du Arctic Spirits (tu chercheras ce qu'ils faisaient, ça te fera ta culture).

Le reste de la semaine se passe plutôt calmement. J'arrive même à être celui qui va garder le Creep pendant que les autres se farcissent la surveillance du concert. Afin de participer à l'élargissement de ses horizons culturels, je lui fais découvrir des classiques de par chez moi, du genre Sume, Rasmus Lyberth ou Nanook. À fond, évidemment, vu que Honō n'est pas là pour râler. Avec la clim à fond, j'avais l'impression d'être de retour au Nunaat. Bon, le Creep a pas eu trop l'air d'apprécier, mais qui s'en fout ?

Dimanche, nous étions enfin libérés du contrat (avec 4000 Nuyens chacun à la clef) et du Creep (avec une petite crève à la clef, mais c'est rien par rapport à ce qui l'attend).

Il est temps de faire quelques achats et d'écouter de la bonne musique.

Takuss'
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Kaster
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Séance 2 : Murder on the beach
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Dracian
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Message par Dracian »

Entrée 20770316 : "Si voter pouvait changer quelque chose, il y a longtemps que ce serait interdit"

Tu te souviens, la dernière fois, j'étais un peu acerbe sur les boulots de merde qu'on doit se taper quand on est Shadowrunner ? J'avais oublié de mentionner un autre type de boulots : les sales boulots. Ceux qui consistent à faire du chantage, à intimider voire à assassiner quelqu'un pour des raisons un peu obscures et que ton employeur ne souhaite pas te révéler. Tiens, d'ailleurs, conseil d'ami : souvent quand ton employeur ne veut pas te révéler pourquoi tu dois faire telle ou telle mission, considère que c'est dans un but peu reluisant et que tu vas certainement te taper un sale boulot.

Bref. Ce genre de boulots, je les évite comme la peste. Tu vois, je ne suis pas quelqu'un de fondamentalement bon, j'ai fait des trucs pas cools par le passé et je pense que si demain je devais me retrouver devant Nanuq, il y a des chances pour que mon âme ne rejoigne pas le grand Paradis Blanc. Mais ça ne veut pas dire que j'aime faire le mal, au contraire. On vit dans un monde qui est déjà bien pourri, et je t'avoue que je préfère faire en sorte que les choses s'améliorent plutôt que le contraire.

Alors évidemment, j'ai un peu tiqué lorsqu'on m'a annoncé qu'il fallait mutiler ou assassiner un élu républicain de la ville qui avait décidé de virer sa cuti et de faire des propositions de lois socialistes, via des subventions pour un restaurant et pour un studio indépendant de jeux vidéo.

En soi, la politique m'intéresse pas. De toute façon, on sait tous très bien que quasiment tout est cadenassé par les AAA. Bon, tu te doutes qu'en étant à moitié indigène, Elfe, queer et avec une mère éveillée, j'ai beaucoup de mal avec les partis racistes, pro-humains, anti-mages et avec ce genre de conneries à bouffer du foin. Et on sait très bien que chez les républicains, y a toute une frange nauséabonde et nauséeuse qui vit sur ces théories bien moisies du cul.

Là, tu dois commencer à comprendre tout mon dilemme : est-ce que j'ai vraiment envie de ruiner la gueule de ce petit avorton qui a décidé de trahir le parti ? Mais d'un autre côté, ai-je vraiment envie de trahir mes coéquipiers ? Ai-je vraiment le choix ? Trois questions, une seule réponse : non, évidemment.

J'ai pas envie de ruiner la gueule de ce type, et encore moins de l'assassiner de sang-froid, surtout si ça doit se faire en public, et potentiellement devant des caméras de télévision. Comme je l'ai dit plus haut, je fais pas partie de ces Shadowrunners-là. Mais d'un autre côté, il est inenvisageable pour moi de trahir mes coéquipiers : quand tu fais ce taf, tu dois avoir une confiance absolue en ceux qui protègent tes arrières. Et moi, j'ai qu'une parole. Et bien sûr, j'ai pas vraiment le choix.

Pendant que Honō, Yamé et Loki (un nouveau dans le groupe, une belle gueule qui sait parler et convaincre les autres) posent leurs questions à notre contact, moi, j'essaie de trouver une solution à mon dilemme. Finalement, comme notre contact souhaite aussi savoir pourquoi ce blanc-bec a décidé de soutenir des idées staliniennes (ce qui prouve bien que les hommes politiques sont ceux qui s'y connaissent le moins en politique), j'entrevois une porte de sortie : je mets le paquet sur toute la partie enquête, mais le jour venu, je reste en dehors de l'expédition punitive et je ne fournis qu'un support logistique via mes drones ou mes talents de conducteur. Bien sûr, je joue franc-jeu avec mes collègues, qui ne formulent aucune objection. Nous nous mettons donc en quête d'informations sur ce Sisyphe moderne qui cherche à tromper les dieux de l'Olympe politique ucasienne avec ses idées stalino-lénino-maoistes.

Non mais vraiment, quand je vois ce que les politicos américains appellent communisme, je me dis qu'on est vraiment pas aidés et que c'est pas demain que les choses vont changer.

Bref.

Après pas mal de recherches diverses et variées auprès de plusieurs contacts et plusieurs sources, nous apprenons donc qu'Edward Lawton est un humain, plutôt beau gosse, qu'il a 27 ans, et est conseiller municipal républicain de Brooklyn depuis 2075. Avant cela il a travaillé pendant deux ans, entre 2073 et 2075, comme conseiller juridique dans une corpo (là, je me rends compte que j'ai oublié de noter laquelle… Tiens, faudra que je retrouve ça, j'aime pas laisser des notes incomplètes). Nous apprenons aussi que notre petit Edward était plutôt bon élève à la fac vu qu'il a réussi à obtenir son PhD en 6 ans, au lieu de 8 (entre 2067 et 2073). Il a d'ailleurs toujours fait partie du top 5 de sa promotion, même les premières années.

Et, du coup, se pose la première question : comment ce type, originaire du Queens, a-t-il réussi à rentrer dans le Système et à réussir en son sein ?

Au passage, nous apprenons qu'il est en couple avec une certaine Miranda Garett, une Elfe bossant comme juriste chez Pathfinder Multimedia. Ils se sont rencontrés à l'école et ne sont pas (encore) mariés. Je n'ai pu trouver aucun lien entre elle le studio de développement qui devait bénéficier des subventions. Ça nous avance pas des masses, mais ça élimine un suspect, de mon point de vue.

Pendant que Honō et moi retrouvons ces infos, Yamé et Loki s'intéressent à sa famille. Ils tentent d'abord d'interroger sa sœur, actuellement en cure de désintox dans une institution (Q-Garden).

Là, je dois mettre un avertissement : tout ce que j'écris là m'a été raconté par Yamé et Loki, donc si tu vois des incohérences, pas la peine de me le dire, vas voir directement les deux tourtereaux intéressés. Bref.

Donc, de ce qui m'a été raconté, Yamé et Loki ont réussi à se faire passer pour des inspecteurs venus s'entretenir avec les patients de l'institution, afin de voir leurs conditions de vie et tout ça. Après s'être entretenus avec plusieurs patients, arrive le moment où ils peuvent enfin discuter avec Kara Lawton. À ce moment-là, la toubib en chef qui les accompagnait est victime d'un malaise, mais Loki, grâce à son bagout, réussi à calmer Kara qui leur raconte ce qu'elle sait sur son frère et sur ses études, notamment. De son aveu, c'est il y a un an que son frère a commencé à changer. Et il aurait dit que "s'il avait su, il ne serait pas parti sur une dette pareille".

Une fois cet entretien terminé, Yamé et Loki sont partis voir les parents d'Ed, en se faisant passer pour d'anciens copains de classe. De leur aveu, leur fils est politisé, oui, mais ses convictions restent assez modérées. Par rapport à ses études, selon eux, il s'est arrangé avec un organisme peu connu qui faisait des financements.

On avance un peu, et une réflexion personnelle commence à faire surface dans mon esprit. Mais à ce moment-là, c'est tellement capillotracté que je la garde pour moi et poursuit mon enquête sur Edward avec Honō. Lui parvient à obtenir quelques renseignements supplémentaires sur la scolarité de notre cible qui semble avoir complètement explosé en Master. On apprend qu'il a fréquenté une confrérie "tout public" et qu'il n'a pas bénéficié de bourse. Ses frais de scolarité ont été payés en une seule fois. En apprenant ça, je tique encore une fois, mais j'ai du pain sur la planche, chez Edward, pour une petite mission d'espionnage.

Discussion de couple classique de deux personnes partageant le même toit depuis plusieurs années : ils sortent tous deux du boulot et discutent de leur journée tout en se prenant un apéro. Ils parlent de la soirée à venir (celle durant laquelle nous devons nous occuper de lui). Outre le fait qu'il a un discours à prononcer et qu'il stresse un peu, nous apprenons qu'il devra s'absenter quelques instants pour discuter d'une affaire avec "quelqu'un", que c'est "compliqué" et "confidentiel" et qu'il n'en dira pas plus, ce qui ne manque pas d'intriguer sa copine. Dans ma tête, je me dis que c'est là notre ticket pour faire notre affaire… Et que finalement, je participerai à l'expédition punitive.

Pourquoi ce revirement, me diras-tu ? Et bien notre enquête m'a montré que ce Mr Lawton est un modéré. Ce n'est pas un mauvais bougre, en soi. Il n'est pas raciste, il n'est pas conservateur et, surtout, quelqu'un semble le faire chanter. En gros, le type s'est retrouvé pris dans une cabale, certainement un peu malgré lui et le voila obligé de faire des trucs contre ses employeurs (n'oublie jamais qu'un homme politique est salarié de son parti, ça remet pas mal de choses en perspective). Notre groupe, on est plutôt sympa : déjà, on est d'accord pour ne pas tuer Edward. Ensuite, pour la mutilation, on est d'accord pour s'attaquer à un truc facilement cybernétisable/remplaçable, genre sa main gauche. Imaginons maintenant qu'on se rate ou qu'on refuse le job. Qui nous dit que notre employeur n'a pas une équipe B, bien plus bourrine, qui n'hésitera pas à démembrer ce pauvre bougre ? Accessoirement, je me dis que tout ceci pourrait aussi être une vaste manipulation. Après tout quoi de mieux que l'histoire de ce martyre qui a choisi d'aller à l'encontre de son parti et qui a fini défiguré/mutilé/assassiné pour ça ? Ça conforterait certains dans l'idée que les idéaux sociaux-démocrates sont bons pour l'humanité et que ceux qui sont contre ces idéaux sont obligés de recourir à la violence pour faire taire ceux qui les portent.

Tu crois que je suis paranoïaque ? Non, très peu, en vrai. Disons que je suis prudent et j'essaie d'envisager toutes les possibilités, même les plus farfelues. Et là, c'est le moment où je t'explique cette petite réflexion personnelle dont je te parlais tout à l'heure. Bon. Tu te souviens des dates auxquelles Edward a été étudiant ? Il a commencé ses études en 2067 et a été intégralement financé en une seule fois par un organisme inconnu (tellement inconnu qu'on a pas réussi à retrouver duquel il s'agit). Et celui qui l'a financé a visiblement les moyens de le faire chanter pour faire des propositions visant au "bien commun". Et si c'était DEUS qui était derrière tout ça ? Les dates coïncident, DEUS a indubitablement les moyens de se faire "obéir" et, en tant qu'IA au-delà de tout ce qui existe, sa façon de penser et ses buts peuvent laisser perplexe. Ça peut coller, mais il reste pas mal de confirmations à obtenir pour valider ce raisonnement. Et pour le moment, c'est tout ce que nous avons. Tout en gardant l'hypothèse DEUS derrière l'oreille, nous nous décidons à s'infiltrer dans la soirée pour faire notre sale boulot.

Yamé et Loki ayant des contacts dans les hautes sphères, pour eux, l'infiltration est simple. Au demeurant, ils pourront difficilement agir, sous peine que cela retombe sur leur contact (ce qui n'est pas envisageable, évidemment). Honō et moi décidons de nous infiltrer parmi le personnel. Grâce à mes talents culinaires, je me retrouve donc à la cuisine, et mon Incompétent mais tout à fait Capable se retrouve au service.

De ce que je comprends, les défenses magiques sont au top et la sécurité physique me parait pas mal non plus. La soirée s'éternise mais arrive enfin le moment où Edward se fait "alpaguer" par deux personnes pour aller discuter dans un salon privé. Les deux inconnus sont un homme et une femme, tous deux humains et aux tenues tout à fait adaptées à la soirée. Yamé, Loki et moi parvenons à les suivre tandis que Honō nous sert de guetteur. Après avoir réussi, le plus discrètement possible, en entrouvrir la porte du salon, nous parvenons à entendre la conversation, qui s'avère être des plus intéressantes et qui nous apprend notamment que Ed a été intimidé par des "néo-communistes". Mais certains mots, dans la discussion, me font tiquer. La femme (qui est la seule à parler), parle de "son message" ou de "sa grandeur". J'ai pas le temps de me dire que putain, mon intuition est la bonne que le mec repère quelque chose.

On s'éparpille. Le gars semble m'avoir repéré et me suit. Je rentre rapidement dans les premiers toilettes que je croise et fait semblant d'aller pisser dans une des cabines. Au moment où j’entends la porte des toilettes, je tire la chasse et sort nonchalamment de la cabine tout en allant me laver les mains. Faut croire que j'ai un super jeu d'acteur puisque a priori, le gars a semblé marcher dans ma petite comédie. Bon, en vrai, j'ai pas trop eu l'occasion de vérifier puisqu'apparemment il a dû recevoir une alerte et a vite quitté les lieux.

Je te le donne en mille, Yamé et Loki avaient décidé de se farcir notre cible et la nana en même temps. S'il n'y avait pas eu le garde du corps, ils auraient peut-être pu réussir. Le problème, c'est que le gars était cybernétisé à mort (voire pire). Il lui a suffit de deux mouvements pour presque étriper nos deux comparses. Et bien sûr, histoire d'être dramatique au possible (et me donner raison), le type n'a pas trouvé mieux que de sortir un "au premier jour DEUS se transcenda" et un "puis il reprogramma la matrice" pendant qu'il embrochait nos collègues façon Shish Kebab.

La sortie fut compliquée. Grâce à la chauve-souris géante de Loki, j'ai pu ramener en deux-deux Yamé au fourgon pour stabiliser son état, tandis que Honō s'occupait de Loki. Après une ultime course-poursuite pour semer des flics trop entreprenants, je ramenais tout le monde chez nous, Loki ayant particulièrement bien récupéré de ses blessures sur le trajet.

Du fait que Loki avait réussi à éborgner notre cible et du fait que nous avions réussi à prouver la présence de DEUS derrière tout cette histoire, nous avons réussi à être payé intégralement et sans aucun malus.

Espérons que la prochaine mission soit un peu moins… sale.

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Message par Kaster »

Séance 3 et 4 : récupérer, transporter, livrer. A votre service.
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Dracian
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Message par Dracian »

Entrée 20770404 : "Il n'y a pas de contrats faciles."

Quand je me suis dit qu'il faudrait quand même qu'un jour j'écrive les RETEX des contrats auxquels j'avais participé, j'étais loin de penser que ça aller tourner au monologue didactique où j'allais aborder, avec un ton bien blasé comme il faut, tous les types de contrats auxquels on peut être confronté quand on est Shadowrunner et comment réussir à s'en sortir à peu près indemne… Autant physiquement que mentalement (coucou les Cute Flowers).

Et justement, en parlant de s'en sortir à peu près indemne, il y a une chose que j'ai pas trop abordé mais dont il faut se méfier absolument, c'est la facilité. Quand tu commences à te dire "ouais, ça va, c'est tranquille finalement, ce contrat…" ou que tu commences à tomber dans une espèce de routine, c'est là que tu deviens le plus vulnérable. Si tu veux mieux t'en rendre compte, pose-toi juste une question : si ces boulots étaient aussi faciles que ça, est-ce que ça nécessiterait vraiment d'embaucher une équipe de mercenaires pour les faire ?

Hé, la bonne nouvelle, c'est que si t'as répondu non, ça veut dire que t'es sur la bonne voie, quelque part. Ça veut dire que tu vois les choses, pas forcément avec toute la clarté nécessaire, mais au moins du bon angle. Peut-être que tu iras loin.

Après, j'imagine que si tu lis ça, c'est pas forcément pour m'entendre déblatérer sur le sens de la vie ou comment on devient un bon Shadowrunner. J'imagine que tu lis ça aussi un peu pour l'action et pour savoir ce que je fous pendant mes contrats. Et bien figure-toi que, lors du dernier que j'ai eu à faire, je me suis pris pour un livreur de chez Fedex. Un contrat facile, a priori. Vraiment ? Regarde bien de nouveau le titre de cette entrée et repense à ce que je viens de te dire y a pas trente secondes…

Exactement. Il n'y a pas de contrats faciles.

On est Lundi 4 Avril 2077, 11 heures. Il flotte. Et comme tu le sais, quand il flotte, t'es bon pour te racheter des fringues ou refaire la peinture de ta caisse le lendemain parce que ces putains de pluies acides rongent absolument tout. Bref.

Pour ce contrat, Honō et moi allons de nouveau bosser avec Yamé et Loki, ce qui me convient bien, ces deux-là ont l'air plutôt sérieux. Le boulot est pas compliqué : il faut récupérer un coffre style "coffre à trésor" dans la planque d'un gang de Norwood, dans la banlieue de Boston, et le ramener à un lieu de rendez-vous à Trenton, dans la banlieue de Philly (Philadelphie, pour les intimes). La remise du colis doit avoir lieu Mercredi, à 1 heure du matin précisément. Des phrases de reconnaissance nous sont données pour bien identifier la personne à qui nous devons remettre le colis.

Après avoir fait une révision rapide de mon van et après que tout le monde ait fait ses petites courses, nous partons. On profite tous du trajet pour faire quelques recherches. Pour le moment, comme nous sommes totalement anonymes, nous ne transportons rien de sensible et nous n'avons eu à éliminer personne, je prends l'Interstate 95 (qui longe toute la côte est des UCAS et des CAS). Dans quelques heures, les choses changeront surement. Aussi, avec Loki, je commence à tracer des itinéraires alternatifs pour le trajet du retour qui nous permettront de semer d'éventuels poursuivants, tout en esquivant au maximum barrages routiers et Terres Mortes, où vivent des mutants assez véners. Honō, de son côté, essaie de trouver des renseignements sur le gang des Bad Hands, qui dispose de notre colis. Sans surprise, c'est un gang plutôt porté sur l'intimidation et la violence, qui aime casser des têtes lorsqu'ils se font chier. Toujours sans aucune once de surprise, nous découvrons qu'il est composé majoritairement d'Orcs, de Trolls, d'Ogres et de Cyclopes.

Nous arrivons à Norwood à 16 heures et convenons qu'il est bien trop tôt pour faire quoi que ce soit. Nous faisons donc une petite reconnaissance du quartier, en tout bien tout honneur. Nous découvrons que notre cible se trouve dans un immeuble qui semble servir de QG au gang. Il y a deux entrées (une devant, une derrière) et, par devant, plusieurs gangers tiennent le mur de l'immeuble. Plusieurs fenêtres sont visibles au rez-de-chaussée. À l'intérieur, une petite barrière mana est visible depuis le monde des esprits, selon Honō et Yamé, ce qui semble marquer notre cible.

Nous décidons d'attendre la nuit pour nous infiltrer dans l'immeuble. Selon toute vraisemblance, les choses ne devraient pas être trop compliquées mais, prudent, j'échafaude un plan B au cas où les choses tourneraient mal. Je profite donc de la fin de journée pour faire quelques achats dans l'épicerie du coin. J'achète notamment quelques bouteilles de mauvais whisky, un paquet de clopes, une bâche en plastique étanche et un assortiment de torchons à vaisselle du plus mauvais gout. Puis, après avoir garé mon van pas trop loin du QG du gang, je me mets en quête d'une voiture à voler.

Je trouve assez facilement un pickup qui sera parfait pour le plan que j'ai en tête. Dans le plateau arrière, je dispose la bâche pour qu'elle forme une espèce de cuvette dans laquelle je vide le contenu d'une bouteille de whisky. J'ouvre ensuite le réservoir dans lequel je glisse un torchon, attaché à un autre torchon, puis à un troisième qui vient baigner dans la bâche de whisky. Bien sûr, je rigge la caisse pour pouvoir la contrôler à distance. Il suffira juste d'une cigarette allumée pour allumer le tout et transformer ce vieux pickup pourri en bombe incendiaire, ce qui ne manquera pas de provoquer une diversion plutôt efficace si les choses devaient tourner au vinaigre. Ensuite, j'utilise les dernières bouteilles de whisky pour faire des cocktails molotov maison. J'en donne un à Honō, évidemment, et je garde les autres pour moi. Ensuite, je me poste au sommet de l'immeuble en face de notre cible, prêt à faire feu si le choses doivent mal tourner.

Le problème, c'est que personne n'est vraiment "compétent" dans cette équipe. Attention, je ne dis pas ça méchamment, mais tous ont l'air d'être des "capables"… Des mages, des chamanes ou des adeptes, qui utilisent leurs capacités innées pour le taf, alors que moi, je me base sur mes compétences acquises. Tu vois la nuance ?

Bref, sans être critique, la situation est complexe et le groupe a clairement besoin d'aide à l'intérieur. Je quitte donc mon poste en quatrième vitesse et vient les aider. Mes compétences de crochetage tirent le groupe d'une situation assez tendue et, au passage, je me permets même de récupérer du matos pour mes drones pendant que les autres s'occupent du coffre.

La sortie est assez tendue et nous manquons de nous faire repérer, mais grâce à la voiture que j'ai riggé tout à l'heure, nous parvenons à fuir discrètement et sans nous faire repérer. Je reste un peu déçu de ne pas avoir pu tout faire péter, mais à ce niveau-là, ça ne servait plus à rien. Autant faire en sorte que le gang se rende compte le plus tard possible qu'il s'est fait empapaouter, si possible lorsqu'il devra rendre le coffre à… qui que ce soit (m'en fout, c'est pas mon problème).

Nous retournons à New York. Comme nous n'avons pas été repérés, je prends l'initiative de repasser par l'Interstate 95, que nous avions pris à l'aller. C'est le soir, ça roule bien et nous retournons très vite (mais dans les limites autorisées) à Big Apple. Je dépose Yamé et Loki chez eux et, avec Honō, nous choisissons de passer la nuit dans un garage public sécurisé plutôt que chez nous.

Pendant la nuit, je surprends mon incompétent, réveillé, en train de tenter d'étudier le coffre. Je le connais bien, ça fait déjà pas mal de temps qu'il partage ma vie et je sais qu'il est atteint d'une curiosité maladive. Mais là, c'est un peu inquiétant. Il sait qu'on ne doit pas ouvrir le colis. C'est la règle, quand on te demande de livrer un truc, tu le laisse fermé et tu n'essaies pas d'en savoir plus. Je sens qu'il est un peu désorienté, il parle de voix, de murmures et d'autres conneries du genre. Je me permets donc de lui remettre les idées en place, façon Kissavik. Cette technique ancestrale, que je tiens de mon vieux (papa, où que tu sois, tu peux être fier de ton fils), consiste en deux bonnes claques bien viriles. Le choc des paumes des mains sur les joues permet de remettre bien droit un cerveau un peu tordu et permet de se reconcentrer sur ce qui doit être fait ou ce qui ne doit pas être fait. C'est prouvé scientifiquement.

Après une bonne discussion, Honō finit par se rendre compte de la connerie qu'il allait faire et retourne se coucher sur sa banquette sans demander son reste. Comme je le connais bien, pour lui ôter toute envie de retenter une connerie, je me permets de changer de banquette et de dormir à côté du coffre, mon Steelynx en alerte et mon fusil à pompe à portée de main. Je commence à ne pas du tout aimer la tournure que prennent les choses. Au demeurant, aucun autre incident n'est à déplorer de la nuit et, le lendemain, en fin d'après-midi, je repasse chercher Loki et Yamé. Cette dernière nous confie, après m'avoir entendu râler sur la nuit que je viens de passer, qu'elle a aussi fait des rêves étranges à propos de ce coffre. Je me dis qu'il va vraiment falloir vite se débarrasser de cette boite de Pandore.

Nous filons donc pour Philly. Comme nous n'avons toujours pas été repéré par des "forces" extérieures, je préfère, là encore, prendre l'Interstate 95. La route est large, ça roule bien (vu qu'on est en début de soirée) et c'est toujours mieux de rester sur les grands axes sécurisés tant que c'est possible.

Nous arrivons à Trenton deux petites heures plus tard, sur les coups de 21 heures. Nous faisons une reconnaissance rapide du lieu ou devra se dérouler l'échange (un parking qui se révèle être désert) et nous partons nous poser dans un fastfood où nous décompressons un peu. Une fois avalés nos burgers et après s'être un peu détendus, nous retournons au lieu de rendez-vous, non sans tourner préalablement en ville, histoire de voir si nous ne sommes pas suivis.

Nous arrivons un peu en avance sur les lieux et comprenons bien vite que les choses ont pas mal changé depuis notre premier passage. Visiblement, des troupes corporatistes sont aussi présentes sur place et une fusillade est en cours. De ce que peuvent voir et comprendre Honō et Yamé, notre contact a dû tomber dans un traquenard. Nous choisissons de lui prêter assistance. Tout en restant connecté aux commandes de mon van et pendant que les autres se préparent à la baston, je sors Inuulluarina et entreprends de descendre le drone volant que je repère et qui semble faire le guet.

C'est à ce moment-là que j'ai compris que ça n'allait définitivement pas bien se passer.

Honnêtement, mon tir était parfait, bien ajusté, et aurait dû défoncer n'importe quel drone disponible sur le marché. Sauf que là, cet iteq de drone a résisté. Et a riposté.

Tu vois, inévitablement, à un moment de sa vie, tout Shadowrunner finit par se prendre une balle ou une cartouche. Ce sont les risques du métier et nous les avons tous acceptés lorsque nous avons choisi de vivre cette vie. Moi-même, je m'en suis déjà pris quelques-unes. C'est vraiment pas agréable. Ça fait un mal de chien, ça brule là où la balle est rentrée (et, avec de la chance, là où elle est ressortie) et en plus, tu pisses du sang de partout. À nettoyer, c'est vraiment la merde. Si tu arrives à supporter le choc, t'as plutôt intérêt à ce que la plaie soit pas trop ouverte, parce que sinon, je peux t'assurer qu'une fois que tu as commencé à perdre du sang, ce n'est qu'une question de temps avant que tu commences à ressentir des vertiges et à penser n'importe quoi. Voire à ne plus penser du tout et à t'endormir définitivement. Bref.

J'avais fait un tir parfait, mais ce putain de drone a réussi à faire un tir encore meilleur que le mien. La cartouche qu'il a tiré m'a atteint en pleine poitrine et je sais pas par quel miracle elle a réussi à éviter tous mes organes vitaux. Faut croire que Nanuq veillait sur moi, ce soir-là. Malgré la douleur, la brulure et les cris de panique de Honō, j'ai rassemblé le peu de conscience qui me restait pour m'accrocher et continuer à conduire, bien planqué dans le van. Bien sûr, le sauvetage du contact était annulé, d'autant qu'apparemment, celui-ci était en train de se faire défoncer façon "corpo pas contente".

J'avais vraiment très froid, je sentais que je transpirais et que je frissonnais. J'étais obligé de faire des efforts pour focaliser ma conscience sur la conduite et sur ce qui se passait autour de nous. J'étais fatigué, j'avais sommeil et je sentais qu'il suffisait que je me laisse aller pour m'endormir.

Tu te doutes bien que j'avais absolument pas envie de perdre connaissance ou, pire encore, de partir pour le Paradis Blanc. Je sentais que les autres essayaient de dégommer un van qui nous avait pris en chasse. Si je lâchais prise, c'était mort, d'autant que nous avions confirmation que nos poursuivants n'étaient pas les personnes à qui nous devions remettre le colis. Alors je me suis raccroché de toutes mes forces à une pensée : les ridiculiser. Blessé, à l'agonie, et au bord de l'inconscience, je devais réussir à baisser mon froc, à leur virer une biffle, à leur faire un doigt d'honneur et à me casser en les insultant en Kalaallisut, sans qu'ils arrivent à nous rattraper. C'était devenu ma seule raison d'être, ma seule raison de continuer à vivre. Je devais les battre à plates coutures et vivre pour imaginer la gueule qu'ils tireraient lorsqu'ils devraient faire leur rapport à leur boss.

J'étais mort de rire. Enfin, pas vraiment mort, mais je me marrais intérieurement. Je leur balançais une volée d'insultes en Kalaallisut en rapport à l'anatomie de leur mère, à leur propre anatomie et à la mienne. Les types n'ont pas apprécié. Mais je pense qu'ils ont encore moins apprécié de me perdre dans les rues de Trenton après une poursuite qui restera dans les annales.

Assuré d'avoir semé nos poursuivants, nous repartons fissa vers NY, pendant que les autres tentent de joindre le SAV du Red Napoli. Comme il est deux heures du mat', nous savons tous que nous n'aurons personne mais, au moins notre contact saura que les choses ont tourné au vinaigre, que nous avons le colis, qu'il est intact et que nous nous tenons à sa disposition pour le lui remettre au plus vite au lieu de son choix.

Nous passons la nuit chez nous, Yamé et Loki se partageant le canapé pendant que Honō s'occupe de me soigner magiquement. Je m'endors rapidement, terrassé par cette soirée de merde. Le lendemain, le Red Napoli nous recontacte, mais rien ne leur permet de remonter jusqu'au Johnson qui nous a employé. On se retrouve donc avec un colis très suspect qui (je suppose) contient une entité très puissante (mais genre vraiment balaise), avec une mégacorpo (potentiellement une AAA) qui cherche à le récupérer et, a priori, aucun moyen pour s'en débarrasser. Outre le fait qu'on comprend qu'on peut faire une croix sur notre prime, on comprend aussi que c'est vraiment la merde.

Honō, un peu en dernier recours, fait appel à ses contacts universitaires, qui acceptent de nous aider. Visiblement, le coffre contient un simple anneau, protégé de l'extérieur par une barrière magique. Après l'avoir faite sauter, ils se rendent compte que l'anneau contient une magie vraiment puissante, mais totalement corrompue. Un truc vraiment sale qui vient de la dernière Marée Toxique, si j'ai bien compris. Et, bien sûr, ça cherche à corrompre celles et ceux qui sont un peu trop tenté par s'en servir.

Ça te rappelle quelque chose ? Ouais, moi aussi ça a fait tic, parce que, bien sûr, les sages de l'université nous ont bien fait comprendre que ce truc, ils ne voulaient surtout pas le toucher même avec une perche de dix mètres, que c'était notre problème et qu'eux ne chercheraient pas à le récupérer, parce que "Magie Sale".

On se retrouve donc avec un anneau qui contient une magie pourrie qui corrompt celui ou celle qui s'en sert, dont on voudrait bien se débarrasser mais sans savoir réellement comment faire, et poursuivit par des forces impitoyables, invincibles en apparence, et totalement maléfiques.

Quelque chose me dit qu'il va falloir faire un voyage jusqu'au volcan en activité le plus proche…

Suite au prochain épisode.

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Camo
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Message par Camo »

Extrait des notes de Honô : Surtout, ne perd pas ton focus.

Cette histoire débute le lundi 4 avril 2077, aux alentours de 11 heures. Dehors, le soleil brille, les oiseaux chantent, et une splendide journée s'offre à nous... je plaisante, le temps est infect, et une pluie acide s'abat sans répit sur la ville. Si vous me connaissez, vous savez que j'aime l'acide, c'est même une de mes spécialités. Mais quand il tombe du ciel par hectolitres pour porter atteinte à mon intégrité physique ou celle de ma crevette préférée, bizarrement j'apprécie beaucoup moins. C'est donc habillés de vêtements anti-pluie acide que Kissavik nous conduit au Red Napoli pour le debrief de notre prochaine mission. Heureusement qu'il est là d'ailleurs, parce que marcher sous cette saucée, non merci.
Nous retrouvons Loki et Yamé, deux personnes avec qui travailler est un plaisir, si ce n'est leur tendance à aller se faire embrocher par des ennemis bien plus forts qu'eux. Le contrat d'aujourd'hui est classique : récupérer un coffre à l'ancienne chez un gang, l'amener jusqu'au point de livraison, le remettre au client, puis rentrer se faire payer. Vous aussi, vous sentez que ça va partir en cacahuète ?

Notre première destination est donc Norwood, quelque part à Boston, afin de délester les gangers du colis que nous devons livrer. Sur le trajet, j'entends vaguement mon incapable chéri tenir un conseil de guerre avec Loki, mais je n'y prête aucune réelle attention. En effet, je suis occupé à chercher des informations sur le gang afin de préparer le terrain pour la suite des opérations, sauf que ce genre de chose, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. J'adresse une prière silencieuse aux dieux de ma terre natale pour qu'un decker rejoigne prochainement notre groupe... Je réussis toutefois à réunir suffisamment d'informations, peut-être que les compétences de Kissavik commencent à déteindre sur moi ? Leur nom est "les Bad Hands", et avec un blaze pareil, mieux vaut être un gang qu'une équipe de pοker. Ils ont le profil classique du malandrin de bas-étage : un délicieux mélange d'intimidation, de violence gratuite et autres méfaits du même acabit, servi par les métatypes les moins subtils et réfléchis du genre humain.

Nous arrivons sur les lieux sur les coups de 16 heures, et malheureusement ces braves messieurs ne rentrent pas chez leurs mères pour le goûter. En attendant que la nuit tombe, nous effectuons une reconnaissance des environs. Une porte à l'avant de l'immeuble, une autre à l'arrière, et des génies des Alpes faisant le pilier de trottoir à chacune d'elles. Un passage dans l'astral permet à Yamé et moi de déceler dans le bâtiment une barrière mana de petite taille. Il s'agit d'ailleurs de la seule chose magique dans le bâtiment, et il n'y a pas besoin d'être la bougie la plus brillante du chandelier pour deviner qu'il s'agit de notre colis.
Il nous reste du temps avant la nuit, aussi Kissavik décide-t-il d'aller acheter de quoi transformer une voiture volée en bombée téléguidée. Vous voyez, c'est entre autres pour ça que je l'aime : il comprend l'art et la beauté des explosions. Une fois ses magouilles automobiles achevées, nous lançons l''opération de récupération. Un problème se pose toutefois très vite après être entré : ni Loki, ni Yamé ni moi ne savons crocheter des serrures. Ma crevette favorite descend donc de l'immeuble où elle s'était perchée, et vient nous prêter main-forte. Grâce aux efforts combinés du groupe, la récupération se passe bien, et j'aide même Kissavik à emporter des pièces pour les bidouillages dont les gens compétents ont le secret. Nous manquons de nous faire repérer en quittant les lieux, mais le susmentionné fait rouler la voiture piégée dans la rue et masque ainsi notre retraite. Nous n'avons pas l'opportunité de la faire exploser, mais je me console en me disant que ce n'est que partie remise.

Nous décidons de rentrer pour finir la nuit par un repos bien mérité et repartir le lendemain matin. Yamé et Loki déposés à leur logement respectif, ma crevette et moi allons passer la nuit dans le van, dans un parking sécurisé. Je préfère mon lit à une banquette de voiture, mais je préfère que le colis à l'arrière soit le plus en sécurité possible, surtout si l'on se fait attaquer pendant la nuit par des gens en ayant après le coffre.
La nuit se passe parfaitement bien, et je fais même un rêve merveilleux : j'y vois le contenu dudit coffre, à savoir un grimoire incroyablement ancien et très bien conservé, débordant de connaissances inestimables. Cela finit par me réveiller, et je me perche par-dessus ma banquette pour observer l'objet de notre mission. Rien ne semble avoir changé, mais l'appel du savoir, lui, est toujours bien présent. J'essaye de découvrir le contenu du coffre sans l'ouvrir, car je sais qu'il ne faut pas le faire, mais la barrière mana à l'intérieur me résiste sans difficulté. C'est frustrant, tant de découvertes à portée de main... personne ne remarquera que je l'ai ouvert si je remets tout en place après, si ?

C'est une bonne paire de claques des familles qui me ramène sur Terre, face à un Kissavik particulièrement mécontent. S'ensuit l'engueulade règlementaire, durant laquelle il souligne très justement que ce que nous transportons pourrait avoir une forme de conscience, et m'avoir tendu un piège. Le fait que j'ai été à deux doigts de tomber dedans comme un imbécile me refroidit bien comme il faut, et après avoir été exilé sur la banquette la plus à l'avant du van, je me rendors pour une fin de nuit paisible.
Le lendemain matin, le groupe est à nouveau réunit, et Yamé nous confie avoir également rêvé du coffre, bien que ce fut bien moins intense que dans mon cas. Il est désormais clair que nous devons nous méfier de son contenu, peu importe ce que c'est. Une fois tout le monde à bord, nous reprenons la même route que la veille, cette fois en direction de la banlieue de Philly, plus précisément vers le quartier de Trenton. Je n'ai aucune idée d'où c'est, mais comme ce n'est pas moi qui conduis, ça n'a pas d'importance. Le trajet jusqu'au point de livraison étant semé d'embûches, j'invoque un esprit qui accepte de nous aider en servant d'éclaireur. Nous arrivons à Trenton sans le moindre accroc, et quelques heures en avance. Nous repérons le point de livraison -un parking désert, quelle surprise !- avant d'aller tuer le temps en jouant les citoyens lambda.

Peu de temps avant l'heure du rendez-vous, à savoir 1 heure du matin, nous retournons au parking. Vous vous souvenez quand je vous ai dit que cette mission partirait sûrement en cacahuète ? Nous arrivons en plein festival des arachides. Un rapide coup d'œil en astral m'apprend que trois personnes, certainement nos clients, sont en train de se faire descendre propre et net par des soldats bien équipés et entraînés. Nous décidons de tenter de les sauver, et je reste en vision astrale pour surveiller la situation tandis que tout en conduisant, Kissavik tente de dégommer ce qui semble être un drone ennemi.

Et se prend un énorme plomb de plein fouet.


Nos clients étant sur le point de mourir, et Kissavik aussi, la décision est vite prise : on se casse. Un véhicule hostile nous prend alors en chasse, et mes nerfs manquent de lâcher. Après avoir craché toutes les injures qu'apportent mes langues maternelles, je sors mon médikit en essayant de calmer mes mains qui tremblent. Priorité : stabiliser Kissavik, qui par je ne sais quel miracle, parvient encore à conduire. Effectuer des soins d'urgence sur le pilote en pleine course-poursuite est particulièrement difficile, mais rien ne m'empêchera de sauver l'elfe de ma vie.
J'arrive à le stabiliser tant bien que mal, et maintenant nous devons rentrer chez nous quoi qu'il en coûte, car il n'y a qu'à ma loge magique que je peux effectuer un rituel de soin. Les empafés qui nous pourchassent nous tirent toujours dessus, et sans perdre de terrain pour autant.

Bien, il est temps qu'ils comprennent pourquoi il ne faut surtout pas énerver un mage de combat.

J'invoque un esprit du feu, le plus puissant que je puisse appeler, et lui donne une unique mission : faire exploser le réservoir du véhicule qui nous poursuit. Je vais maintenant vous confier un secret : la magie est la solution de prédilection des mages pour faire péter des trucs, mais elle n'est pas la seule dont nous disposons. Je dégoupille donc une grenade et la balance sur la route derrière nous, et la regarde avec grande satisfaction exploser alors que le véhicule ennemi passe au-dessus.
Ces attaques, combinées à celles de Yamé, offrent à Kissavik une opportunité de semer nos assaillants, qu'il s'empresse de saisir. Le retour se passe sans problèmes supplémentaires, et j'en profite pour avertir le Red Napoli de la situation via leur numéro d'urgence. Ma seule préoccupation désormais est de rentrer à la maison, et après ce qui me semble une éternité, nous y sommes enfin. Sitôt arrivés, j'installe Kissavik dans ma loge, et avec l'aide de Yamé, c'est parti pour un rituel de soin qui dure une bonne partie de ce qu'il reste de la nuit. Lorsque j'aide mon elfe à aller se coucher, sa pâleur est revenue du côté des vivants, et je peux m'endormir un tant soit peu rassuré. Mais si je retrouve un jour les fils de chien qui lui ont fait ça, rien ni personne ne pourra identifier ce qu'il restera de leurs cadavres.

Le lendemain, c'est sans surprise que le Red Napoli me rappelle pour me dire qu'ils n'ont aucun moyen de retrouver notre commanditaire, et que ce coffre est désormais en notre possession. Je contacte alors Hélèna, ma mentor lorsque j'étais encore chercheur en université, et elle accepte de nous aider. Je vous passe les détails de toutes les couches de sécurité magique que nous avons dû mettre en place, et en arrive tout de suite au contenu du coffre : enfermé dans la barrière mana d'un lierre magique repose un sublime focus encore plus magique ayant la forme d'un anneau. Une analyse approfondie révèle qu'il contient une incroyable quantité de mystérieuses connaissances, mais aussi de magie toxique. La magie toxique est une saleté infâme, qui corrompt tout ce qu'elle touche, et ne peut être étudiée que dans des laboratoires de haute sécurité. Bien sûr, il est hors de question de vendre un trésor pareil, mais où vais-je pouvoir trouver quelqu'un capable de purifier ce focus pour que je puisse m'en servir ? J'espère trouver une réponse dans les semaines à venir...
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Dracian
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Message par Dracian »

Entrée 20770411 : "Histoire d'un Aller et Retour."

Toujours là à me lire ? Et ben, si j'avais su que j'aurais un tel auditoire, j'aurais un peu plus soigné la forme de mes récits, j'avoue. Bon, après, m'en veux pas, je suis Shadowrunner, pas écrivain à succès. Si mes parents n'avaient pas été contraints de fuir le Nunaat et si je n'avais pas eu l'enfance que j'ai eue, peut-être l'aurais-je été… Après, je peux continuer à me morfondre sur l'injustice du monde et sur tout ce que je ne serai jamais, mais quelque chose me dit que c'est pas trop ce que tu veux lire. Et ça tombe bien, parce que j'ai pas trop ce que j'ai envie d'écrire.

Évidemment, tu veux savoir ce qu'il s'est passé après notre petite épopée jusqu'à Boston et jusqu'à Philadelphie ? Et vu comment j'ai commencé cette entrée, tu te demandes si je suis vraiment allé au bord d'un putain de volcan en activité pour me débarrasser de cet anneau ?

Non. Bien sûr que non ! Tu crois vraiment que j'aurais fait ça ? Sérieusement ? Je m'appelle Kissavik, pas Legolas...

En vrai, s'il avait fallu, je crois que je l'aurais fait, évidemment. Pour le bien commun, tout ça, tout ça. Mais surtout pour me débarrasser définitivement de cette belle merde. Sauf qu'on a pas eu à le faire et je vais t'avouer que ça m'a bien arrangé, au final.

Donc, revenons un peu en arrière. Si tu te souviens bien, lors de notre dernière mission, je m'étais bien fait défoncer par un putain de Drone et j'avais réussi à survivre grâce à un coup de bol monumental et surtout grâce aux soins prodigués par mon Incompétent de service, Honō. Pendant ma période de convalescence, j'ai eu un peu de temps pour moi, ce qui m'a permis, déjà, de prendre quelques jours de repos au frais de ma princesse, et ensuite de tenter de remonter la piste de ceux qui nous avaient pris en embuscade. Parce que bon, faut pas déconner, quand même. Quand quelqu'un arrive à aligner un tir aussi parfait, j'aime bien savoir à qui j'ai à faire… Ne serait-ce que pour éviter de recroiser sa route (ouais, survivre, c'est un bon plan de carrière, pour moi).

Bref. Grâce à John, mon pote armurier, j'ai pu être mis en relation avec un expert en balistique qui s'est fait un plaisir d'analyser la balle qui m'avait traversé. Sans pour autant être formel sur l'origine de celle-ci, il était évident pour lui qu'elle avait été tirée d'une arme corporatiste et qu'elle était de fabrication chinoise. Vu les bourrins qu'on avait en face, on peut tabler sur les troupes d'une bonne grosse corpo AAA. Reste à savoir laquelle. Et je vais de suite mettre un spoiler : après notre mission, on en sait toujours pas plus sur nos agresseurs.

Le 11 Avril, on se retrouve au Red Napoli. On doit avoir une entrevue avec quelqu'un qui pourrait peut-être nous aider et qui a été contacté par le resto. Franchement, tu vois, moi je trouve ça sympa : t'es dans la merde, mais ton pourvoyeur essaie quand même de t'aider. C'est ce qu'il y a de bien avec le Red Napoli. Une semaine après notre mésaventure, pour tenter de nous sortir de la panade, ils nous proposent donc l'aide d'un Decker, Michelangelo, un Nain originaire de l'Aztlan. Le plus beau dans tout ça, c'est que Honō a déjà bossé avec lui. Pour moi, c'est un gage de qualité.

Après les présentations d'usage, nous commençons notre enquête. Je m'intéresse principalement aux Bad Hands, le gang que nous avions détroussé à Boston. Malheureusement, à part le fait qu'ils partent de temps en temps se mettre au vert pour changer les idées, je ne trouve rien. Pas d'attaque de quartier, pas de lien avec une corpo, rien.

Michelangelo se montre bien plus chanceux que moi. J'imagine que c'est beaucoup plus simple de chercher des renseignements quand tu peux être physiquement dans les bases de données… Bref. Toujours est-il que notre nouvel ami nous dégote une info aussi invraisemblable que fortuite, à savoir une photo de notre bague maudite, comme ça, passée au doigt d'une jeune dame tout à fait banale, à ceci près que sa mouille se trouve sur un avis de recherche pour disparition inquiétante.

Ashley Menenton (je crois, j'avoue, j'ai un peu de mal à relire le nom que j'ai écrit) aurait donc disparu depuis le 22 Mars. C'est une Mage Humaine qui bosse pour Pyramid Arcane Supplies et une récompense de 8000 N¥ est offerte à quiconque la retrouverait. Seul détail : elle a été vue pour la dernière fois à Cheyenne, dans la Nation Sioux.

Un peu refroidis par cette information, nous tentons de creuser un peu la piste. Je découvre que l'avis de recherche a été lancé par l'épouse de Ashley, à savoir Victoria Higgins, une sprinteuse Cyclope de niveau continental et citoyenne Sioux. De son côté, Michelangelo découvre que notre portée disparue est très bien considérée dans sa boite et qu'elle bosse dans une branche dédiée à la recherche et à la création de focus. Il parvient aussi à découvrir que le 12 Mars, Ashley participait à un congrès organisé par sa corpo et qu'elle ne portait pas la bague en arrivant, mais qu'elle l'avait en repartant le lendemain (d'après les photos que nous retrouvons). Le congrès portait sur la maximisation des ressources Métamagiques et je sais plus quoi encore d'autre. Des trucs de Capables. Info annexe qu'on découvre un peu au hasard et qui nous a fait une belle cyberjambe : Pyramid Arcane Supplies est une filiale d'Aztechnology.

Pendant tout ce temps, Honō ne se roule pas les pouces et conjure un esprit afin de taper la discute avec lui. L'esprit lui confirme qu'il existe d'autres bagues similaires, mais ne peut pas dire si la nôtre est la même que celle de la photo d'Ashley. Il lui indique toutefois que notre bague contient apparemment une âme indépendante et reliée aux Mages Toxiques. Je n'ai aucune idée de qui sont ces types, mais rien qu'au nom, ça n'augure rien de bon. Toujours est-il qu'en échange de ces renseignements, l'esprit, qui se revendique comme "félin", lui demande de libérer un maximum de félins de la servitude des hommes.

Ouais, je sais. Moi aussi je trouve ça débile, mais comme Honō a donné sa parole et que ça lui tient à cœur et qu'il faut vraiment pas fâcher un esprit et blablabla et blablabla, on accepte le service. Après une journée à commencer à s'organiser pour notre voyage vers la Nation Sioux, le soir, nous nous introduisons donc dans une animalerie afin de libérer plein de pauvres petits félins. Enfin, quand je dis "on", il faut comprendre "je". Forcément, on est pas très nombreux sur le coup et le seul compétent dans ce domaine, donc je m'occupe des basses œuvres… Sauf qu'il a fallu qu'on tombe sur une animalerie qui était gavée de fleurs, de partout. Et il a fallu que je fasse une allergie à ce moment-là.

Au cas où tu ne le saurais pas, une allergie au pollen, ça se manifeste par un nez qui coule, des yeux qui pleurent et surtout des éternuements incontrôlés. Super en "mission" d'infiltration. Putain de fleurs, putain d'esprit et putain d'Honō qui est pas capable de refuser une mission à la con ! Je commence à sentir les premiers éternuements arriver. Avant que le premier ne sorte, j'enfile mon respirateur et j'avale l'antidote que m'avait enchanté Honō. Heureusement que je l'avais sur moi parce qu'il m'a passé l'allergie quasiment de suite. Visiblement, ça a pas trop plus à Honō que je gâche sa magie comme ça, mais comme je lui ai déjà dit : un antidote, ça sert à rien quand t'est mort. Bon, je passe sur la suite de l'opération Libération Féline : on libère les chats, on efface nos traces et on file dare-dare.

Le lendemain, j'arrive à avoir un rendez-vous avec un de mes contacts, à savoir Lena Goodbird, une fonctionnaire qui bosse dans l'administration des UCAS et qui peut arriver à arranger les choses lorsqu'il s'agit d'obtenir un permis ou une autorisation temporaire. Là, elle peut nous arranger un passage sous couvert de l'Accord de Réunification des Peuples Autochtones, Michelangelo et moi-même étant d'ascendance amérindienne. Pour Honō, comme il s'agit de mon conjoint, ça passe aussi. Par contre, elle nous demande un petit service, en échange : convoyer une gamine d'une dizaine d'années jusqu'à une adresse dans Cheyenne, où elle sera ensuite prise en charge par un tiers. Pour moi, ça ne pose pas de souci. Après tout, le van sera à moitié vide, on peut se permettre de prendre des autostoppeurs…

Nous prenons ensuite contact par téléphone avec Victoria, histoire de pas arriver à Cheyenne à l'improviste. Par chance, celle-ci nous invite à la retrouver sur place. Elle en profite pour nous parler un peu de Ashley, qu'elle était à fleur de peau les derniers temps avant de disparaitre. Aux dernières nouvelles, elle devait se rendre à un séminaire à Portland, Tir Tairngire, mais n'a donné aucune nouvelle depuis. Cette dernière info nous fait un peu transpirer dans la mesure où j'ai pas trop envie de traverser toute l'Amérique du Nord pour juste avoir des réponses à des questions.

Bref. Pendant que Honō se charge de cette aimable discussion avec notre future employeuse, je prépare le van pour le voyage. Et là, se pose un problème que je n'avais jamais eu auparavant : on doit passer une frontière. Qui plus est une frontière très surveillée avec un pays qui n'est pas très en paix avec les UCAS. Impossible donc de se trimbaler avec mes armes ou mon Steel Lynx : trop gros, trop voyants et pas légaux. Faudra que je pense à acheter une arme un peu plus dissimulable et à un peu mieux aménager les planques de mon van qui serviront, pour cette fois-ci, à planquer le flingue, le couteau et le Cyberdeck de Michelangelo.

Nous partons le lendemain, après avoir récupéré la gamine dans ce qui ressemble à une planque. La petite est en parfaite santé, quoiqu'un peu intimidée. D'après la personne qui nous l'a confié, il n'y a rien de particulier à savoir à son propos, dans le sens où elle n'est pas recherchée ou dangereuse ou quoi que ce soit du genre. Nous tentons tous d'être les plus sociables et les plus souriants possibles pendant le trajet afin de nous occuper au mieux de cette petite chica latina. Heureusement que Michelangelo parle Espagnol, la communication aurait été un peu compliquée, sinon.

Nous prenons deux jours et demi pour faire le trajet. Pendant la première nuit, Honō me refait le coup du rêve qui tente de le convaincre de prendre l'anneau pour lui et d'avoir le Pouvoir pour lui tout seul. Une petite discussion plus tard (sans revers patriarcal, je précise), il reprend enfin ses esprits et comprend qu'il va falloir travailler sur sa curiosité naturelle. De mon côté, je me dis qu'il faut vraiment qu'on se débarrasse de cette merde magique. Pendant notre voyage, d'ailleurs, c'est Loki qui s'est chargé de le garder sous bonne garde.

Nous arrivons finalement à Cheyenne le Samedi 16, dans la matinée. Nous déposons d'abord la gamine chez ce monsieur Smith chez qui nous devions la déposer. Chez lui vivent d'autres gamines, toutes habillées en tenues de servantes anglaises du 19e siècle et le vieux a l'air de se faire servir pour tout. J'aime pas du tout la tournure des évènements, mais je suis un peu obligé de me taire. Honō et moi prenons quand même bonne note de l'adresse du gars et nous promettons de revenir après notre affaire. Ce serait pas le coup d'avoir laissé une gamine entre les griffes d'un pervers.

Nous nous rendons ensuite chez Victoria. Après une discussion durant laquelle elle nous redit qu'elle ne comprend pas pourquoi Ashley a disparu, elle nous autorise à fouiller son bureau et son matériel informatique. Honō arrive rapidement à découvrir que notre bague a bien été portée par Ashley, en comparant les signatures magiques. Nous découvrons aussi qu'Ashley ne s'est pas rendu en Tir Tairngire, comme prévu, mais a loué un chalet dans les hauteurs de Cheyenne. Visiblement, elle y a laissé des affaires qui ont été récupérées par la boite qui gère le chalet, puis mises dans une consigne en ville.

Nous passons donc d'abord à la consigne. Au vu des objets qui ont été récupérés, nous en déduisons qu'Ashley est partie précipitamment. J'imagine mal quelqu'un abandonner des bouquins de magie, des vêtements, des affaires de toilette et un Comlink derrière lui. Nous nous intéressons prioritairement à lui, d'ailleurs. Après l'avoir craqué, nous découvrons qu'il contient de nombreux schémas magiques et a été utilisé pour la dernière fois le 29 Mars. Nous constatons en outre qu'elle a fait des recherches sur des groupes écoterroristes le 27 et qu'elle perdait complètement les pédales, si on en croit un enregistrement sonore du 29 qu'on a pu récupérer.

Logiquement, nous filons ensuite en direction du chalet qu'elle a loué, une petite maison en bois type Village-Vacances. Nous ne rentrons pas dans le chalet, qui dispose d'un système de surveillance, mais préférons fouiller les alentours discrètement. Il ne nous faut pas longtemps pour trouver des traces qui partent du chalet et qui s'enfoncent dans la forêt alentour. Nous remontons rapidement la piste et découvrons deux tombes fraiches, rapidement creusées puis recouvertes. Après quelques minutes d'efforts, nous découvrons que la première contient le cadavre d'Ashley, morte par balle, tandis que la seconde contient le cadavre d'un homme au look paramilitaire et décédé, visiblement, par brulure chimique. Ses bijoux en bois et en plumes attirent notre attention, de même qu'un petit mot plié sur son torse et sur lequel est inscrit "Nous te rendons à notre mère Gaïa – Le Coyote Cinglant". Je tique un peu parce que le gars et les bijoux ne font pas du tout autochtone, à moins que je me trompe.

Nous prenons toutes les photos que nous pouvons puis chargeons le corps d'Ashley dans le van, afin de le remettre à Victoria. Tu te doutes bien qu'on a pas cherché à lui poser la moindre question, vu son état de dévastation mentale : on s'est juste contenté d'empocher la récompense et nous posons un peu dans Cheyenne. Honō et moi retournons aux abords de l'immeuble de Monsieur Smith, afin de le surveiller un peu avec nos espions animaux et robotiques. Et rien. Visiblement, le gus est un illuminé, mais rien ne semble étayer de possibles maltraitances envers les gamines (ou pire), si ce n'est cette relation de servitude malsaine. Pendant ce temps-là, Michelangelo transfère les résultats de l'enquête au reste du groupe.

Yamé, restée à New York, de son côté, remarque des trucs, sur le paramilitaire. Après avoir fait jouer ses contacts, elle nous apporte une réponse à nos questions : visiblement le gars mort faisait partie de Terra First et Coyote Cinglant était le chef de l'escouade. Désireux d'avoir des réponses pour satisfaire notre curiosité, nous sollicitons une entrevue avec le groupe, ce qui nous est accordé à notre retour.

Là tu te demandes certainement comment ça s'est passé, s'ils ont pas tenté de nous tuer ou un autre truc du genre. Au risque de te décevoir, non, tout s'est bien passé et nous avons pu avoir une conversation posée. Tu vois beaucoup de gens détestent Terra First parce que ce sont des terroristes et des assassins. Je te répondrais juste que lorsqu'un terroriste réussit, on l'appelle résistant. Moi, j'ai rien contre eux. Je suis pas particulièrement pour l'assassinat ou les attentats et, parfois, je pense qu'ils vont trop loin, mais dans l'idée, dans l'esprit, je pense qu'ils n'ont pas tort : on se soucie un peu trop des intérêts financiers et pas assez de la santé de notre planète. Après, je suis pas sûr que tuer des gens soit la meilleure façon de résoudre ses problèmes.

Enfin bref, je divague. Donc, notre entrevue avec Terra First a été, je pense, bénéfique pour tous. Déjà, ils nous ont confirmé qu'ils avaient bien tué Ashley, vu le danger qu'elle représentait. Pour la bague… Et bien tout le monde est faillible et, si elle s'est retrouvée entre les mains des Bad Hands, c'est tout simplement parce qu'un des membres de l'escouade avait perdu les pédales sur le trajet du retour et s'était enfui avec la bague et, visiblement, avait tenté de trouver refuge à Boston… Où il s'est fait proprement tuer par le gang. D'un point de vue pragmatique, Terra First voudrait bien récupérer la bague, et même s'ils ne sont pas hyper fortunés, ils sont d'accord pour nous la racheter. Entre ça, la prime pour Ashley et les pièces pour Drone que j'ai pu récupérer chez les Bad Hands, ça fait une rémunération "honnête". C'est largement moins que ce qu'on aurait pu toucher lors d'un contrat normal, mais au moins on s'en sort avec quelque chose pour finir le mois.

Par contre, ce genre de contrat, va pas falloir que ça se reproduise trop souvent. Me prendre des balles, c'est pas trop mon truc, surtout si ça paie pas des masses ensuite.

Takuss'
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Kaster
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Message par Kaster »

Séance 5 : Lancer de brique à D.C.
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