La Chronologie du futur sombre

Personne ne repart de Night City. Ou alors dans un sac mortuaire.

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La Chronologie du futur sombre

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Afin de vous familiariser avec l'univers de Cyberpunk Red, je vous propose, tous les lundi jusqu'au début de la campagne, de dérouler le fil des évènements qui ont mené à la situation du monde telle qu'elle est en 2043.



L'Ère de l'Effondrement (1990-2003)
Ou comment une cabale secrète, une série de catastrophes environnementales et sanitaires, et plusieurs guerres meurtrières vont amener à une perte de pouvoir progressive des nations au bénéfice des corporations multinationales de pointe.

1. La Conspiration du Gang des Quatre (1990 à 1995)
2. L'Effondrement des USA (1996 à 1998)
3. La Chute du Gang des Quatre (1999 à 2003)



L'Ère Corporatiste (2004-2025)
La montée en puissance des mégacorporations et les quatre guerres dévastatrices qu'elles vont se livrer, au mépris de toutes les règles et sans considération pour les conséquences de leurs actes.

4. La Première Guerre Corporatiste (2004 à 2007)
5. La Deuxième Guerre Corporatiste (2008 à 2012)
6. La Troisième Guerre Corporatiste (2013 à 2019)
7. La Quatrième Guerre Corporatiste (2020 à 2025)



L'Ère Rouge (2026-...)
La reconstruction du monde après le désastre de la Quatrième Guerre Corporatiste et la reprise en main des nations survivantes sur les mégacorporations.

8. La Reconstruction (2026 à aujourd'hui)


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1. La conspiration du Gang des Quatre (1990 à 1995)


De 1990 à 1993
  • Appuyé par le Vice-président des USA, le Gang des Quatre, une coalition d'agences gouvernementales (NSA, CIA, FBI et DEA), lance un coup d'Etat secret qui met fin, de fait, à la démocratie fédérale des Etats-Unis. De nombreux Etats commencent à ignorer l'autorité fédérale et se déclarent Etats Libres, sans réelles conséquences pour le moment.
  • Début de la première guerre d'Amérique du Sud. Pour justifier leurs ambitions impérialistes qui font des centaines de milliers de victimes, les Etats-Unis prétendent lutter contre les communistes et les narcotrafiquants. Les vétérans de l'armée américaine mutilés qui rentrent chez eux font bondir la demande d'implants cybernétiques.
  • Chute du bloc soviétique. L'URSS entre dans une nouvelle ère et se rapproche de l'Europe de l'Ouest. Dans les années 2000, les Néo-Soviétiques deviennent les alliés les plus puissants du bloc européen.
  • L'ESA, l'Agence spatiale européenne, envoie le vaisseau Hermès dans l'espace, qui devient un concurrent très sérieux à la Navette Spatiale américaine.
  • Biotechnica met au point le CHOOH², un alcool de grain complexe produit à base de levures et de souches de blé génétiquement modifiées afin de servir de carburant. Les performances du CHOOH² sont telles qu'il ne mettra que quelques années à s'imposer.
  • Construction de la première Arcologie sur les ruines de Jersey City. Seize projets de constructions d'Arcos voient le jour dans les cinq années qui suivent, jusqu'a la crise de 1996 qui interrompt les chantiers. Les gigantesques structures à moitié terminées servent de refuge à des foules de squatteurs et de sans-abris.
  • Le traité de 1992 marque la naissance de la Communauté Économique Européenne (CEE). Les signataires adoptent une monnaie commune : l'Euro-Dollar (ED, couramment abrégé en EDdie).
  • L'Agence américaine de Lutte contre les Stupéfiants (la DEA) met au point des maladies réservées aux végétaux qu'elle répand dans le monde entier, visant en particulier les plantations d'opium et de coca. Les narco-gouvernements du Chili, d’Équateur et d'Afghanistan, privés de leur manne financière et incapables de se diversifier, s'effondrent. Le gouvernement de Bolivie ne sera renversé qu'après une guerre aussi sanglante que longue et impopulaire, rappelant par bien des aspects la guerre du Viêt-Nam. Les gouvernements fantoches mis en place nouent des pactes commerciaux avec les corporations américaines permettant à ces dernières d'exploiter les immenses gisements de Lithium présents dans la Cordillère des Andes à bas prix.
  • Première utilisation de rayons laser à haute densité énergétique. L'ESA installe une catapulte électromagnétique simple sur les Iles Canaries.
  • Les premières puces d'interface biologique TRC sont développées a Munich, en Allemagne.
  • Le véhicule d'assaut Aérodynamique-Vectoriel AV-4 est mis au point pour lutter contre les émeutes récurrentes dont les zones urbanisées des Etats-Unis sont le théâtre.
  • En représailles des attaques américaines sur Bogota, les barons de la drogue colombiens parviennent à mettre la main sur une petite arme nucléaire tactique qu'ils font exploser en plein New York, faisant 15 000 victimes.

1994 à 1995
  • Krach boursier mondial de 1994. Dans le cadre du "Plan", les dirigeants de la CIA revendent secrètement des armes américaines issues du marché noir, d'abord pour soutenir les rebelles qu'ils contrôlent, mais aussi pour financer des investissements spéculatifs qui doivent directement enrichir les membres du Gang des Quatre. Incapables de se tourner vers le Congrès pour obtenir son soutien, ils commencent à blanchir l’argent grâce à une série de sociétés de portefeuille qui achètent des actions à la bourse européenne et asiatique. L’opération éveille les soupçons de l’Union européenne qui, au bout de plusieurs années d’enquête minutieuse d’Interpol, accuse officiellement le gouvernement des États-Unis de manipulation boursière et de blanchiment d'argent, menant au krach boursier de 1994, un effondrement financier mondial consécutif à la divulgation de la nouvelle.
  • Les USA, la CEE et l'Union Néo-Soviétique (UNSS) s'engagent dans une nouvelle course à l'espace. Tous les concurrents cherchent à prendre l'avantage dans les domaines économique et militaire.
  • Début de la construction de la catapulte électromagnétique du Kilimandjaro après un accord entre l'ESA et l'Alliance Panafricaine.
  • Début de la construction de Coronado City, qui deviendra Night City après l'assassinat de son concepteur, Richard Night, en 1998.
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2. L'Effondrement des USA (1996 à 1998)


1996
  • Effondrement des États-Unis. Les pertes provoquées par le krach boursier de 1994 fragilisent de nombreuses mairies. Submergées par le chômage, l'augmentation de la population de sans-abris et la corruption, elles font banqueroute les unes après les autres ou se délitent. Le gouvernement des Etats-Unis, embourbé dans un déficit phénoménal et dans les machinations du Gang des Quatre, se révèle totalement inefficace à corriger la situation.
  • Émeutes Nomades. Cette année-là, un quart des Américains n'a plus de domicile. Des centaines de milliers de manifestations au nom du droit à disposer d'un espace vital éclatent dans tout le pays, sous le nom d'Émeutes des Sans-Abris. Des meutes de Nomades contraintes de vivre sur les routes se rassemblent sur la cote ouest et leur modèle se répand dans le reste de la nation, donnant naissance aux premières grandes familles nomades, dont la famille Aldecaldo.
  • Premières apparitions des Booster Gang, des gangs de criminels cyber-augmentés et ultra-violents. Les historiens débattent encore pour savoir si le massacre de Morro Bay en 1994 ne marquerait pas, en réalité, la première apparition des Booster Gang. Le débat porte surtout sur le degré de cybernétisation des gangers.
  • La Constitution des Etats-Unis est suspendue. La présidence, sous la direction du Gang des Quatre, instaure une loi martiale particulièrement répressive. Les troupes américaines sont rappelées sur le sol national pour "préserver l'ordre dans tout ce chaos", recourant parfois à des tactiques brutales et parfois inhumaines pour y parvenir. La plupart du temps, cependant, ce n'est pas réellement l'armée qui tire sur les populations, mais des troupes fédérales irrégulières. Secrètement recrutées parmi les rangs de la DEA, des services de l'immigration, des prisons fédérales et des mercenaires paramilitaires fournis par plusieurs grandes mégacorporations, celles-ci sont régulièrement envoyées dans les rues de toutes les villes des États-Unis. Généralement dépourvues d'uniformes et d'insignes, ces troupes irrégulières renforcent l'impression que les soldats du gouvernement ont laissé la place à une bande de brutes. Les maires des villes concernées et leurs alliés lancent un mouvement de protestation, puis commencent à résister à cette invasion fédérale en contre-attaquant, ce qui se solde par des batailles rangées entre milices des états et unités de la Garde Nationale d'une part, et troupes paramilitaires d'autre part.

1997 à 1998
  • Catastrophe nucléaire au Moyen-Orient. Une guerre thermonucléaire d'envergure limitée entre Israël et une coalition d'états musulmans fondamentalistes détruit une partie du Proche et du Moyen-Orient. De larges zones d'Iran, d'Irak, de Syrie, de Libye et de la péninsule arabique sont transformées en vastes plaines vitrifiées. Les retombées radioactives se répandent dans le monde entier. La production de pétrole est réduite de moitié.
  • Rocker Manson est assassiné en Angleterre, tué par un assaillant qui ne sera jamais retrouvé. Force légendaire du mouvement rock populiste, son nom de scène est devenu le terme désignant tout musicien ou artiste en général qui se dresse pour exiger un changement politique.
  • La sécheresse de 1998 flétrit les prairies du Midwest. Entre l'essor des corporations agricoles et la canicule, toutes les fermes familiales disparaissent, jetant encore plus de personnes sur les routes et alimentant encore plus les mouvements de protestation contre l'autoritarisme et l'incompétence du gouvernement fédéral.
  • Assassinat de Richard Night, tué lui aussi par un assaillant qui ne sera jamais retrouvé, mais dont on soupçonnera, a posteriori, qu'il faisait partie d'un des syndicats du crime qui tentait de mettre la main sur la ville. Quelques jours plus tard, le conseil municipal de Coronado City décide de renommer la ville que Richard Night voulait batir en Night City. Ironiquement, cet évènement marque le début de l'age sombre de Night City, période d'une dizaine d'années durant laquel la pègre et les divers syndicats du crime implantés dans la ville vont, de facto, détenir le pouvoir. La criminalité et la violence augmentent de façon exponentielle.
  • Le Big One. Un tremblement de terre de magnitude 10,5 ravage Los Angeles. L'océan Pacifique inonde 35 % de la ville. On estime le nombre de victimes à plus de 65 000 personnes. Les secousses sont tellement violentes qu'elle sont ressenties jusqu'à San Francisco, Las Vegas ou Phoenix, et remodèlent une partie de la côte Californienne et des montagnes environnantes.
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3. La Chute du Gang des Quatre (1999 à 2003)


1999
  • Les sectes millénaristes fleurissent, elles prédisent l'apocalypse au 1er janvier 2000. Des milliers de personnes désespérées migrent vers des communes isolées et des temples faits de bric et de broc pour attendre la fin du monde.
  • Fondation de la colonie Tycho-Luna, sur la Lune, par l'ESA. Construction d'une catapulte électromagnétique pour fournir des matières premières aux plateformes orbitales.
  • Sécession effective de l'état du Texas, qui devient le premier état libre des USA et se fait renommer République du Texas. Il sera suivi rapidement par l'Alaska, l'année suivante.

2000
  • Pris de folie, les cultes millénaristes provoquent une vague de suicides et de violence le premier janvier 2000. La plupart s'autodétruisent sans plus de conséquences, quelques un parviennent à attirer avec eux quelques innocents au cours de fusillades de masse.
  • Naissance de la première famille étendue des gangs de poseurs. Contrairement aux Booster Gangs, les Poser Gangs adoptent des méthodes moins brutales et plus "douces" pour parvenir à leurs fins.
  • Construction de la station spatiale Crystal Palace autour la Lune, au point Lagrange L-5.
  • Une épidémie débilitante frappe les Etats-Unis et l'Europe, tuant des centaines de milliers de personnes. Les rumeurs les plus folles courent à propos de cette épidémie, notamment sur le fait que l'agent pathogène serait en fait une arme bactériologique qui aurait été synthétisée en laboratoire. Bien qu'un vaccin efficace ait pu être développé rapidement par les grandes corpos médicales, il faudra plus trois ans pour venir à bout de cette épidémie.

2001
  • L'architecture du NET est achevée grâce a la construction d'un réseau satellitaire mondial, le WorldSat.

2002
  • Catastrophe alimentaire. Un virus muté anéantit les cultures canadiennes et néo-soviétiques. Les exploitations des agricorporations américaines survivent grâce a la création d'un nouveau contre-agent biologique. L'UNSS accuse les USA d'avoir déclenché une guerre bactériologique.
  • Sécession effective des états de Californie, du Nevada et de l'Utah. L'armée américaine refuse d'intervenir contre ces états en invoquant le Posse Comitatus Act, qui lui interdit d'intervenir dans les affaires du gouvernement civil. Le Gang des Quatre, en représailles, et afin de récupérer les matières premières qu'ils viennent de perdre au profit des états sécessionnistes, déclenche la deuxième guerre d'AmSud.

2003
  • Deuxième guerre d'Amérique du Sud. Les Etats-Unis envahissent la Colombie, l'Equateur, le Pérou et le Venezuela avec une armée composée de dix mille soldats cybernétisés à divers degrés. L'opération est un véritable désastre qui coute la vie à des milliers de soldats et qui renforce l'impopularité du gouvernement fédéral. Les troupes survivantes, abandonnées à leur sort doivent se débrouiller seules pour regagner le territoire américain au cours d'un évènement qui sera appelé plus tard "La Longue Marche".
  • La star médiatique de WNS Tesla Johanneson révèle des transcriptions secrètes de la NSA sur le premier conflit d'Amérique du Sud, révélant au grand public la conspiration du Gang des Quatre et leurs machinations depuis plus de dix ans. Des émeutes éclatent dans tout le pays contre les institutions fédérales. À Washington, la population, soutenue en secret par les Européens, prend d'assaut le Capitole et la Maison Blanche. Les têtes pensantes du Gang des Quatre sont violemment lynchées en public. Le président Hunt, qui avait réussi à prendre la fuite, est retrouvé dans un marais de Floride et brûlé vif sur la place publique devant une foule en délire.
  • Ce qui restait du Gang des Quatre est balayé par une vague de reformes. Le secrétaire à la Défense John Seward accepte de prendre les rênes du pouvoir pendant la période de transition. Des élections fortement influencées par les mégacorporations sont organisées.

Fin de l'ère de l'Effondrement et début de l'ère Corporatiste.


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4. La Première Guerre Corporatiste (2004 à 2007)


2004
  • Premier tissu clone élevé in vitro. Recherches sur le développement de micro-sutures et de stérilisateurs.
  • Tesla Johanneson est assassinée au Caire. Son assaillant ne sera jamais retrouvé.
  • Première Guerre corporatiste (2004-2006). Les opérations commandos et les attaques de hacking sur le cyberspace entre Euro Business Machines et Orbital Air marquent l'entrée du monde dans l'ère de la guerre ouverte entre corporations (voir ci-dessous pour plus de détails).

2005
  • Invention du cybermodem ancêtre du Cyberdeck ou Cyberconsole.

2006
  • Premier clone humain élevé in vitro. Dénué de conscience, il vivra seulement six heures.

2007
  • La Braindance, ou Danse Sensorielle, est développée a l'Université de Californie de Santa Cruz. Sans Interface Neurale, elle permet de vivre des expériences sensorielles plus vraies que nature.


Plus en détail, que c'est-il passé pendant la première guerre corporatiste ? (2004-2006)

La Première Guerre corporatiste éclata très simplement le 6 Aout 2004 : Euro Business Machines (EBM) avait procédé à une acquisition par emprunt sur la société en faillite TransWorld Airlines (TWA), mais l'atmosphère se dégrada entre les deux firmes lorsque l'accord initial avec le PDG de TransWorld tourna au vinaigre. Orbital Air (OA), qui brulait de mettre la main sur les aéroports et infrastructures de TWA aux Etats-Unis, se porta à son secours et bloqua la tentative de rachat d'EBM. Le premier coup fut porté par EBM qui envoya des terroristes enlever les négociateurs d'OA partis conclure le marché avec TWA. Les terroristes bousillèrent l'opération et l'anonymat d'EBM fut compromis. Orbital Air réagit aussitôt en recrutant comme allié Zetatech, qui lança une énorme vague d'attaques sur le NET contre EBM. Ces attaques, bien que préjudiciables, furent rapidement arrêtées, ce qui força Zetatech à se retirer du conflit. EBM riposta en déclenchant une série d'assauts contre les complexes de TWA et d'OA. Orbital Air résista plutôt bien en renforçant sa sécurité et en exploitant sa domination en LEO (Low Earth Orbit : Orbite Basse Terrestre) pour établir un blocus contre les usines d'EBM.

Orbital Air répliqua a son tour par une vague de terrorisme et de piratage informatique. EBM réagit à cette menace en engageant une armée de Solos Corporatistes et de soldats intermédiaires issus de nations en développement. Pendant cette période, les deux sociétés changèrent d'alliés comme une fille de joie change de partenaire. Des centaines de millions d'Eurodollars furent gaspillés, volés ou détruits pendant qu'elles tentaient de se couper les jambes financièrement. En fait, à un moment, toutes deux durent chercher des soutiens économiques simplement pour éviter à leurs alliés en cours de se faire éliminer.

Le conflit ne compta que deux batailles majeures. La première éclata début 2005, lorsque des commandos d'OA s'emparèrent d'une station spatiale centrale d'EBM en guise de mesure de rétorsion face a un piratage similaire qu'EBM avait lancé le même jour. L'ESA tança les deux camps, leva les blocus et conseilla aux deux rivaux de ne plus étendre le champ de bataille à l'Orbite Basse Terrestre. La deuxième bataille ne se produisit qu'un an plus tard, en Février 2006 quand les commandos d'OA attaquèrent le complexe du PDG Ulf Grunwalder en Bavière pour le capturer et forcer EBM a se rendre. Cette deuxième bataille, gagnée par Orbital Air, mit effectivement fin à la première guerre corporatiste.

La guerre eut d'importantes répercussions. C'était le premier conflit de ce genre, mais surtout, elle donnait aux sociétés le feu vert pour utiliser des tactiques militaires afin de triompher en affaires. Des firmes plus modestes avaient bien livré quelques escarmouches armées par le passé, mais rien qui égalait cette guerre en férocité ou en envergure. Et la prochaine n'était manifestement pas loin.


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5. La Deuxième Guerre Corporatiste (2008 à 2012)


2008
  • Assaut américain sur la plateforme d'armement russe MIR XIII. L'ESA intervient et une guerre orbitale éclate entre les Euros et les Yankees, jusqu'à ce que la colonie Tycho envoie un rocher de deux tonnes sur Colorado Springs a l'aide de sa catapulte électromagnétique. Devant la menaces d'autres impacts d'artillerie orbitale, une paix fragile est signée.
  • Deuxième Guerre corporatiste (2008-2010). Faute d'avoir trouvé un accord pour l'exploitation du nouveau gisement pétrolier découvert en mer de Chine du Sud, SovOil et Petrochem entrent en guerre. Même les observateurs cyniques sont choqués par le degré de violence de celle-ci (voir ci-dessous pour plus de détails).

2009
  • Les corporations éradiquent les têtes pensantes et les dirigeants de la Pègre à Night City. La ville retrouve une paix relative mais est soumise à la loi des mégacorporations.
  • Un groupe terroriste américain échoue a s'emparer du Crystal Palace, toujours en construction en orbite haute. L'ESA découvre que celui-ci est en fait piloté par la Defense Intelligence Agency et, en guise d'avertissement, projette un rocher de cinq tonnes au large de la cote de Washington D.C. Suite à ce "tir de semonce", les américains ne tenteront plus de s'emparer de colonies ou d'équipements dans l'espace par la force.

2010
  • Network 54 contrôle 62 % des médias américains.
  • Les clones humains sont maintenant viables, mais il n'existe pour l'instant aucune technologie susceptible de leur offrir une personnalité ou une forme d'intelligence. Ils servent avant tout de donneurs d'organes pour les plus riches.

2011
  • Crystal Palace est achevé. L'ESA possède à présent une base permanente en zone orbitale haute.
  • Une mission collaborative entre l'ESA et l'UNSS atteint Mars. Après un atterrissage réussi, la mission rentre sur Terre. Mars est abandonnée pendant les dix années suivantes.

2012
  • Division de la Californie en Californie du Nord et Californie du Sud, provoquée par les Comtés du Nord en protestation contre le pouvoir autocratique grandissant de la Metroplex de Los Angeles, au détriment du pouvoir de Sacramento. En soi, il s'agit plus d'une expulsion de la Californie des Comtés du Sud par les Comtés du Nord qu'autre chose.


Plus en détail, que c'est-il passé pendant la seconde guerre corporatiste ? (2008-2010)

La Deuxième Guerre corporatiste partit d'un malentendu entre les deux géants du pétrole Petrochem et SovOil. Dès 2006, les relations s'étaient fortement dégradées entre les deux firmes suite à une tentative de fusion qui tomba à l'eau à la dernière minute. La guerre débuta en Avril 2008, après un catastrophique accident survenu sur une plateforme pétrolière de Petrochem, Sabina Bravo. Convaincue qu'il s'agissait là d'un sabotage organisé par SovOil, Petrochem fit exploser une plate-forme de SovOil, déclenchant un conflit tel que le Pacifique n'en avait pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale.

Au début, SovOil enchaina les victoires militaires, même si les deux camps avaient en quelques semaines gravement endommagé les complexes pétroliers adverses (on estime que 75% des infrastructures pétrolières des deux compagnies avaient été détruites à ce moment-là). Petrochem résista sans pitié et dépensa des millions pour reprendre le dessus, au prix de milliers de vies. La mégacorpo remporta un succès radical en s'emparant par surprise des iles Spratley et en assassinant le fondateur et PDG de SovOil, Anatoly Novikovo. Mais ce ne fut pas suffisant. SovOil repoussa l'offensive suivante de Petrochem en octobre 2009, réduisant à l'impuissance les troupes de son rival dans le Pacifique. Il n'y eut pas de reddition officielle, et donc pas de vainqueur incontestable, mais la guerre se termina néanmoins sur une victoire de SovOil.

La Deuxième Guerre corporatiste eut diverses conséquences. En premier lieu, elle choqua les analystes et le grand public, persuadés qu'aucun conflit corporatiste n'atteindrait plus jamais les sommets du premier. De plus, c'est lors de cette guerre que pour la première fois une multinationale défia publiquement un gouvernement national. SovOil, ignorant les sanctions internationales, avait agi à sa guise. Les deux camps avaient allégrement exploité les nations de la ceinture pacifique comme une extension de leurs propres forces armées, allant jusqu'à remplacer parfois des membres de l'administration par des fonctionnaires plus amicaux. Et pour assassiner Novikovo, Petrochem s'était même servi d'un escadron de Mirages 111 modifiés loués à la Malaisie.

Pis encore, les raids effectués par les deux camps contre les raffineries, les puits de pétrole et les pipelines avaient gravement pollué le sud de la ceinture pacifique. La mer de Chine méridionale, ou s'était concentré le conflit, s'était transformée en soupe chimique stérile quasi inhabitable pour des décennies. L'économie de pays entiers était ruinée, et bien que SovOil fut contraint de payer les dégâts, aucune somme d'argent ne pourrait jamais réhabiliter la région.

Ironiquement, quelques années plus tard, il fut prouvé incontestablement que l'élément déclencheur de cette guerre, l'explosion de la plate-forme Sabina Bravo, était réellement un accident, et que SovOil n'avait aucune responsabilité dans celui-ci.


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6. La Troisième Guerre Corporatiste (2013 à 2019)


2013
  • Le concert de Johnny Silverhand à Night City le13 Avril 2013 vire à l'émeute. Chauffés à blanc par le Rocker légendaire, les émeutiers prennent d'assaut le complexe Arasaka de la ville, tuant dix-huit personnes et en blessant cinquante et une autre dans les combats. Le complexe Arasaka est totalement dévasté, ce qui va inciter la mégacorpo à s'installer sur Corpo Plaza et à débuter les travaux pour ériger ce qui deviendra, en 2020, les Tours Arasaka.
  • Netwatch, qui était auparavant un organisme privé, opère dans le monde entier à la suite d'un traité ratifié par l'Europe, les États-Unis et les Néo-Soviétiques.
  • La première véritable intelligence artificielle est conçue dans l'installation californienne de Microtech, a Sunnyvale.

2014
  • Les algorithmes de transformation Iharra-Grubb (IG) façonnent le nouveau visage du NET. Pendant ce temps, le Netrunner renégat Rache Bartmoss introduit le virus DataKrash dans l'architecture du NET.

2016
  • Troisième Guerre corporatiste (2016). Des cyberterroristes anonymes s'attaquent aux réseaux des corporations mondiales, entrainant la perte de milliards d'exaoctets de données.


Plus en détail, que c'est-il passé pendant la troisième guerre corporatiste ? (2016)

La Troisième Guerre corporatiste constitua un autre jalon dans l'évolution du conflit entre mégacorpos, car elle fut presque entièrement livrée sur le NET. Les hostilités commencèrent lorsque des auditeurs financiers indépendants de la chambre de commerce de Los Angeles découvrirent une escroquerie organisée par des conseillers en investissement de chez Merril, Asukaga & Finch. L'arnaque affectait des investisseurs privés et s'appuyait sur le Rothstein Fund, une branche de la banque de New York. Les auditeurs en informèrent le procureur qui diligenta une enquête dès le lendemain, en Février 2016.

Les dirigeants du Rothstein Fund, scandalisés par la duplicité de MA&F et ne souhaitant pas se retrouver impliqués dans l'investigation, remirent toutes les informations en leur possession au bureau du procureur. Ils engagèrent également des Netrunners locaux pour aller scruter les bases de données bien protégées de MA&F afin d'en extraire la vérité. L'administration de MA&F prit cette intervention de son ancien allié comme une attaque directe. Elle riposta aussitôt en renforçant sa sécurité sur le NET et en lâchant ses propres Netrunners dans un assaut contre le Rothstein Fund, assaut qui frappa en premier lieu les clients financiers de ce dernier. À la suite de quoi, les agents de MA&F allèrent droit au but en focalisant leurs efforts sur la destruction des systèmes informatiques de Rothstein, ce qui ne fit qu'aggraver le conflit.

Pendant plusieurs jours, on assista à une mêlée confuse. Les forteresses de données se transformaient en véritables camps militaires ou chacun surveillait avec anxiété le déroulement des opérations. Netwatch réagit en limitant l'accès au NET et en sévissant contre les criminels informatiques : plusieurs descentes aboutirent à des arrestations, voire à quelques encéphalo plats.

Rothstein Fund et MA&F décidèrent de porter le conflit dans la Réalité et commencèrent à engager des mercenaires notamment auprès de Lazarus, une corpo militaire. Sur une période de 12 heures, de courtes escarmouches éclatèrent en LEO et sur Terre, toutes destinées à détruire les sites physiques ou l'ennemi avait installé son matériel de communication sur le NET. Elles firent énormément de victimes et des millions de dollars de dégâts matériels. Les six mois suivants consistèrent en d'incessants raids de faible envergure sur le NET. Aucun ne fut décisif. En fait, la guerre avait fait davantage de dommages pendant les 12 heures d'affrontements réels (ce matos de communication coute cher) que pendant tout le reste du conflit. Lorsqu'elle s'acheva, le Rothstein Fund cessa d'exister comme entité unique. MA&F dut remettre les cadavres de deux cadres qui avaient déclenché tout ce chaos au bureau du procureur de Los Angeles. La société dut également payer la facture des dégâts infligés en LEO et sur Terre.

Le concept de conflit corporatiste ne choquait plus personne, dorénavant, même si plusieurs analystes se montrèrent surpris par la durée très brève de la guerre. Le fait qu'elle ait été essentiellement livrée sur le NET sortait de l'ordinaire et divers experts en déduisirent une bonne vingtaine de théories sur l'avenir des guerres corporatistes qui finiraient selon eux par se dérouler exclusivement sur le terrain virtuel. Mais d'autres continuaient à affirmer que, comme l'infanterie dans la doctrine militaire, les Solos ne passeraient jamais de mode. Ils n'avaient pas si tort.



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7. La Quatrième Guerre Corporatiste (2020 à 2025)


2020
  • Incident de l'épidémie carbonique. Le crash d'un AV appartenant à une corporation non-identifiée libère une maladie nanotechnologique ciblant les adultes pourvus d'implants cybernétiques en périphérie de Night City. L'épidémie ravage la ville pendant deux semaines avant de s'interrompre mystérieusement et sans qu'aucun remède n'ait pu être trouvé.
  • Début du projet de reconstruction de Chicago. Financé par le docteur visionnaire Richard Storm de Storm Technologies, le projet inclut des groupes de nomades unifiés sous les bannières des familles Aldecaldo et Jode.

2021
  • L'aquacorporation européenne CINO essaie d'acquérir l'aquacorporation en faillite IHAG. Sa rivale, OTEC, joue les chevaliers blancs lors de ce rachat agressif. Tandis que les deux corporations font le compte de leurs alliés, une guerre maritime dangereuse commence.

2022
  • Les opérations secrètes se multiplient alors qu'Arasaka et Militech s'affrontent pour savoir qui décidera de l'issue de la guerre entre CINO et OTEC.
  • Rache Bartmoss, le roi des Netrunners, est tué lors d'un raid orchestré par une corporation non identifiée. Deux semaines plus tard, en réaction à sa mort, le système automatique en charge de libérer le virus DataKrash s'active.
  • Quatrième Guerre corporatiste. Les missions secrètes se muent en affrontements ouverts à partir du moment où Arasaka et Militech engagent leurs unités de ligne dans le conflit. Des opérations sont organisées aux quatre coins du globe, mais les combats les plus violents touchent les mégalopoles du monde entier.
  • Le projet de reconstruction de Chicago s'effondre lorsque le camp d'Arasaka fait exploser une bombe bactériologique destinée à empêcher Militech de prendre la ville.
  • Le virus DataKrash a infecté 78,2 % du NET et détruit nombre de bases de données, en plus de libérer les terribles R.A.G.E.U.X. (Rache-drone Autonome Généré par Émulateur à Usage d'eXtermination), des IA mortelles auto-réplicatrices.
  • Guerre de Sept Heures. Las des combats, et désireux de se protéger des répercussions de la guerre, les Orbitaux d'O'Neill 2 déclarent leur indépendance. Utilisant des lanceurs et des catapultes électromagnétiques dont ils se sont emparés pour projeter des dizaines de rochers lunaires sur des sites stratégiques de la Terre, ils répandent la mort et la destruction. Le Japon et les Etats-Unis reconnaissent officiellement le gouvernement orbital.

2023
  • Effondrement du commerce international. Le transit des vaisseaux cargos et des avions est totalement interrompu. Les stocks et les denrées ne quittent plus les docks, tandis que magasins, usines et fournisseurs ne sont plus ravitaillés. De nombreuses corpos font faillite.
  • 20 août 2023, holocauste de Night City. Une équipe d'infiltration menée par le Solo Morgan Blackhand et le Rocker Johnny Silverhand tente de dérober ou de détruire une base de données sécurisée conservée dans le complexe des tours Arasaka. Au cours de l'assaut, et afin d'empêcher l'équipe d'infiltration de s'emparer de la base de données, une équipe-suicide d'Arasaka fait exploser un dispositif de dissuasion nucléaire et détruit le centre-ville de Night City. Près de 500 000 personnes sont tuées instantanément. 250 000 victimes supplémentaires décèdent des suites de l'explosion. La présidente des Etats-Unis, Elizabeth Kress, nationalise Militech en réactivant la commission de réserve créée par le PDG de la corporation Donald Lundee.
  • Début de l'Ère Rouge. Le mélange des particules atmosphériques provenant de l'explosion nucléaire de Night City, des débris des frappes des armes orbitales et des explosifs conventionnels, des incendies et des destructions des villes et des zones agricoles peignent un voile rouge surnaturel sur la voute céleste dans le monde entier. Pendant presque deux ans, le ciel ressemble à un océan de sang qui s'évanouit pour laisser place a des couchers et des levers de soleil écarlates dans la décennie qui suit.

2025
  • Fin de la Quatrième Guerre corporatiste. La conclusion du conflit s'étend sur trois ans, le temps que Militech et les armées nationales mettent fin aux derniers combats. Bien qu'une seule bombe nucléaire ait explosé pendant toute la durée de la guerre, les infrastructures mondiales sont grièvement handicapées, mais pas tout a fait détruites.
  • Devant l'incapacité à lutter contre les R.A.G.E.U.X., Netwatch décrète la coupure officielle du NET en envoyant une vague de code pour éliminer les protocoles Iharra-Grubb qui permettaient aux Cybermodems de se connecter au NET.
  • Le gouvernement japonais est au bord du gouffre. En répudiant Arasaka, la nation sauve la face. Arasaka redevient une corporation purement japonaise pendant la décennie qui suit. L'Union européenne est quasi rétablie.

Fin de l'ère Corporatiste et début de l'Ère Rouge.



Plus en détail, que c'est-il passé pendant la quatrième guerre corporatiste ? (2022-2025)
(attention, évènement aux répercussions énormes, un pavé tout aussi énorme est en approche)


Le Contexte

Comme la première et la deuxième, la Quatrième Guerre corporatiste s'amorça lorsque des mégacorpos rivales montrèrent militairement les dents pour parvenir à leurs fins financières. En 2021, IHAG, une mégacorpo spécialisée dans l'expédition sous-marine de produits et dans les technologies associées à cette activité, fit faillite. Ses rivales basées sur le transport maritime de surface, CINO et OTEC, se ruèrent à la curée pour une OPA hostile afin de s'approprier les actifs d'IHAG. Les deux corpos entamèrent les hostilités dans les règles de l'art : manipulation de titres et guerre économique, mais à mesure que le conflit leur échappait, elles s'engagèrent dans une véritable guerre ouverte.


La "Guerre Froide"

La période de guerre froide de la Quatrième Guerre corporatiste (également baptisée Guerre de l'Océan ou Guerre de l'Ombre) consista en une sorte de jeu pervers d'influence politique que les corporations pratiquèrent dans un monde dépourvu de lois. En commençant par de simples manipulations boursières, des sabotages de petits complexes et des assassinats "propres" de cadres clefs, CINO et OTEC atteignirent bientôt leurs limites. Incapables de prendre l’avantage, les deux sociétés montèrent en régime : chacune engagea des mégacorporations plus importantes encore pour bénéficier de troupes et de matériel de guerre. OTEC s'attira les services de Militech, une entreprise de sécurité et d'armement installée aux Etats-Unis, tandis que CINO négociait avec Arasaka, mégacorporation de sécurité japonaise. Militech et Arasaka, les deux plus grandes corporations paramilitaires au monde, trépignaient d'impatience depuis la fin des années 2010 et le début des années 2020 : le conflit CINO-OTEC leur donnait l’excuse parfaite pour enfin engager le combat.

Ce fut alors que la vraie guerre éclata. Arasaka et Militech jouaient déjà un rôle de plus en plus important au fil du conflit. Le pourcentage "d’agents de sécurité" dans les deux camps atteignit des chiffres astronomiques lors des trois premiers mois, comme la quantité de matériel technologique impliqué. En réalité, la guerre entre OTEC et CINO se retrouva vite à l'arrière-plan d'une lutte qui opposait en réalité les deux plus grandes armées privées de la planète.

L'éventuel compromis entre OTEC et CINO pour la propriété d'IHAG devint secondaire : les mastodontes qu'étaient Arasaka et Militech étaient déjà lancés l'un contre l'autre, et étaient promis à entrer en collision frontale. Bientôt, tous deux renoncèrent aux incursions mineures et passèrent la vitesse supérieure, rendant coup pour coup et pratiquant l'espionnage corporatiste comme ils le faisaient depuis des années. La tension montait et plus personne ne prenait de gants : les opérations devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Chaque camp désormais se préoccupait moins de couvrir ses traces et d'éviter de se donner une mauvaise image que de massacrer l'adversaire. Et quand des géants décident de jouer les durs dans la Rue, ca fait très, très mal.


La "Guerre Chaude"

Mégacorpos internationales occupant le sommet de la pyramide du pouvoir corporatiste à l'ère Cyberpunk, Arasaka et Militech pouvaient déployer des effectifs équivalents à ceux des armées des petites nations engagées dans la Seconde Guerre mondiale, des armées comptant plusieurs dizaines de milliers de soldats. Toutes deux disposaient en outre de moyens de transport et de systèmes logistiques extrêmement avancés, lesquels leur permettaient d'attaquer les positions ennemies jusqu'à l'autre bout du monde.

Cette combinaison de technologie de guerre et de déplacements tactiques éclair empêcha presque entièrement nombre de nations légitimes d'arrêter ces conflits dans leurs frontières. Les petites escarmouches se transformèrent bientôt en batailles rangées jusqu'à ce que le conflit fasse rage dans le monde entier, les troupes des deux mégacorpos entrainant des villes entières dans leurs affrontements.


La Guerre Terrestre

La Quatrième Guerre corporatiste ne se contenta pas de bouleverser les interactions et la politique entre corpos : elle changea la face de la guerre elle-même. Jusqu’alors, on s’affrontait encore comme par le passé avec des lignes de bataille, des "fronts" et des zones de conflit bien délimitées. On n’avait aucun mal a distinguer le camp des gagnants de celui des perdants en observant les objectifs atteints — ou pas — par chacun. La Guerre chaude ne ressemblait à rien de tel. Les assauts survenaient brusquement, sauvages et généralement sans préavis. Les cibles étaient dispersées aux quatre coins du monde, même si les opérations visaient surtout des domaines critiques comme les transports, les communications et la logistique. Les troupes, extrêmement mobiles, pratiquaient la tactique de la frappe éclair, disparaissant aussitôt, de sorte qu'on ne pouvait ni les arrêter ni les affronter. Les AV, panzers et autres unités mobiles composaient la majorité des troupes, du moins au début. Les ACPA et les cyborgs de combat intervenaient pour la première fois en grand nombre, chacun des camps en déployant des compagnies entières. Le champ de bataille se transformait en cauchemar high-tech ou les engins télécommandés, les robots de guerre et l'infanterie s'affrontaient pour la première fois.

Et pourtant, la guerre commença en douceur, chacun des camps s'efforçant de voir jusqu'où il pouvait aller sans se faire taper sur les doigts par les gouvernements officiels. Les raids de reconnaissance étaient répandus, visant surtout les ressources militaires ennemies. Quand les deux camps gagnèrent en assurance (et comprirent que personne n'allait pouvoir les contenir), les attaques se firent plus audacieuses, plus brutales. Au milieu de l'année, dans diverses régions du monde en développement, les assauts délibérés étaient monnaie courante. Aéroports, spatioports, usines, mines et même ports de bord de mer et banques étaient considérés comme des cibles légitimes à mesure que les enjeux montaient. À la mi-2022, les batailles rangées impliquant avions, AV, tanks, armures énergétiques et milliers de soldats étaient devenues la norme, de même que les frappes d'interdiction sur le commerce international, la production d'énergie et les transports.

Lorsqu'on entra dans le cinquième mois de la guerre, les deux camps commencèrent à montrer des signes d'épuisement. Ni l'un, ni l'autre n'avait prévu que le conflit ouvert durerait si longtemps et les fournitures vitales comme les pièces de rechange, les armes, les munitions et le ravitaillement médical vinrent à manquer. Les véhicules, et en particulier les "reines des hangars" traditionnelles comme les AV et les panzers, commencèrent à présenter des dégradations à force d'être utilisés en continu sans entretien, tout comme les ACPA et les cyborgs. La bidoche souffrait aussi : les désertions et les problèmes disciplinaires se multiplièrent parmi les soldats non cybernétisés, en particulier chez les mercenaires et les indépendants. Malgré ces nombreux signes d'usure, certaines unités d'Arasaka et de Militech poursuivirent le combat (sans soutien de la part d'aucun camp) jusqu'en 2023 avant de s'épuiser complètement.


La Guerre Maritime

L'un des effets les plus marquants de la guerre corporatiste débridée se manifesta lorsque chaque camp s'efforça d'empêcher l'ennemi de recourir aux expéditions de matériel et aux transports internationaux. L'une des méthodes employées consistait à répandre des épidémies conçues en labo dans des plaques tournantes portuaires, comme Hong Kong, Shanghai, Busan et Long Beach, avec des résultats qui variaient du tout au tout selon la cible. On tenta également de s'en prendre au port essentiel de Singapour, mais l'approche sans pitié adoptée par la marine de la République de Singapour rendit les attaques de Militech et d'Arasaka suicidaires.

Ayant accès a une bonne quantité de submersibles et de petits bateaux de guerre, les deux camps se livrèrent une guerre ouverte en ciblant les transports de marchandises, et en particulier les gros cargos conteneurs soupçonnés de convoyer des munitions et du ravitaillement pour l'ennemi (à une occasion, les deux adversaires chargèrent des produits dans le même bateau à cause d'une logistique et de communications médiocres et finirent par le couler). En outre, tout le monde se mit à utiliser les armes autonomes qui circulaient sur les voies maritimes en quête de cibles potentielles, coulant souvent autant de navires neutres ou alliés que d'ennemis.

Il en résulta une suspension totale du commerce par bateau qui provoqua à son tour une crise économique mondiale : des centaines de cargos vitaux restaient au port, vides, et certains navires se perdaient a mi-chemin de leur destination, abandonnés par l'équipage. Nombre de ces derniers dérivent encore à l'Ère Rouge, vastes flottes fantômes que les Nomades pillent ou récupèrent. La dernière conséquence de la guerre a de quoi faire rire jaune : les sous-marins et vaisseaux de guerre de surface, à force de bombarder le fond des mers pour trouver les bases sous-marines ennemies, détruisirent presque toutes les ressources d'OTEC et de CINO, corporations à l'origine du conflit.


La Guerre Orbitale

Alors que la guerre perturbait le système bancaire, la circulation des données et les bulletins d'informations en général, l'espace orbital manqua de peu de devenir un autre champ de bataille pour les chasseurs delta et les canonnières suborbitales, mais arrivés à ce point, les "Orbitaux" qui vivaient là décidèrent qu’il était temps d’intervenir dans la guerre.

Jusqu’alors, Militech et Arasaka détenaient le monopole des systèmes permettant de frapper des cibles depuis l’orbite, l’artillerie orbitale (ou "ortillerie"). Les munitions variaient, depuis les petits projectiles à la capacité de pénétration d’un pied de biche jusqu’aux "rochers" de plusieurs tonnes propulsés par les catapultes électromagnétiques de l'ESA (en fait, rien de plus qu’un véhicule de rentrée bourré de pierre lunaire écrasée). C'est à la disponibilité de l'ortillerie que l'on doit nombre des assauts de la Guerre chaude.

Une batterie d’ortillerie ne craint presque aucune contre-attaque d'une autre batterie, peut être mise en place bien à l'avance, et peut viser avec précision n'importe quelle cible, y compris au milieu d'une ville. Son énergie cinétique et sa vitesse d'attaque garantissent la destruction de la cible et rendent l'utilisation de toute contremesure active très difficile.

Les inconvénients résident dans le temps que met le projectile à toucher la cible (environ cinq minutes depuis le décollage), dans sa signature (tout le monde sait que vous avez utilisé une batterie d'ortillerie dès que le premier tir touche au but) et dans la nécessité d'avoir un lanceur en orbite au-dessus de vous (ce qui peut se révéler difficile a obtenir).

L'autre problème, c'est qu'une fois qu'une catapulte a révélé son existence, ce n'est qu'une question de temps (de quelques minutes à quelques jours) avant qu'une puissance orbitale rivale ne la détruise ou ne la "réquisitionne". Et pourtant, les tirs d’ortillerie restent courants : les deux camps ont passé des années à placer des lance-missiles en orbite et consacré des efforts considérables à placer des systèmes conçus pour prendre le contrôle de ceux des autres corporations et gouvernements.

Mais ils n’étaient pas les seuls.


La Guerre de Sept Heures

La "révolte" des Orbitaux que l’on baptisa ultérieurement "Guerre de Sept Heures" fut un événement organisé et bien planifié : comme on s'en rendit compte par la suite, il était évident que les colons de l’espace se préparaient à la rupture avec leurs maitres de l’ESA depuis un certain temps, et que la guerre leur avait simplement servi d’excuse. La question que se posèrent nombre d’historiens de l’après-guerre est la suivante : "où les Orbitaux ont-ils obtenu le matériel, le savoir et la formation pour déployer de telles armes ?" La réponse courte, c'est que personne ne le sait vraiment ; mais à force de passer son temps à convoyer des cargos propulsés par catapulte électromagnétique de la Lune à l'orbite puis sur Terre, il y a des chances pour qu'on finisse par savoir comment calculer un Delta-V et d'autres éléments d'ortillerie, voire qu'on apprenne à réaliser soi-même ses propres lance-projectiles. Et quand l'autre option consiste à voir ses fragiles habitats être réduits en morceaux façon agneaux sacrificiels lors d’une guerre de l’espace opposant des forces corporatistes, vous apprenez très vite à vous défendre.

Avant que l’un des camps puisse porter la guerre dans l’espace, les Orbitaux s’en prirent donc aux deux adversaires à l’aide de frappes meurtrières d’ortillerie suborbitale capables de raser une petite ville ou d'anéantir les satellites des corporations. Quand la poussière se dissipa, les Orbitaux annoncèrent qu'a compter de cet instant, ils se considéraient comme une nation indépendante et neutre dans le conflit terrestre. Sinon, gare…


La Guerre du NET

Tandis que la guerre sur terre, sur mer et dans l'espace atteignait son paroxysme, le NET devint lui aussi un champ de bataille stratégique. Pendant la Guerre de l'Ombre, inquiété de se voir dépassée par les Netrunners d'Arasaka et leurs programmes d'avant-garde, Militech exécuta une série de frappes (dont certaines dirigées virtuellement par Rache Bartmoss lui-même) pour laminer les forces d'Arasaka sur le NET.

Cette stratégie se révéla encore plus payante que Militech ne le réalisa d'abord. Au bout du compte, aucun des camps n'avait plus les ressources nécessaires pour lancer de vastes offensives sur le NET (du moins au début) et le combat s'y limitait a des batailles localisées autour de sites spécifiques pour empêcher l'ennemi d'y accéder. Et même si ces petits assauts perturbaient les bases de données de petites entreprises locales, les attaques massives par Netrun et les bombes à virus que craignaient nombre d'analystes ne se matérialisèrent pas immédiatement.

Puis les choses s'aggravèrent. Drastiquement.


Le DataKrash

Tout commença en douceur, par quelques modifications mineures dans des bases de données, quelques fichiers égarés, quelques lignes de code modifiées. Mais ensuite, ce fut un véritable feu de forêt qui déplaçait, effaçait ou réécrivait des données au hasard, détruisant ou altérant tout ce qu'il touchait. Ce feu de forêt, c'était le DataKrash, une "épidémie" informatique létale qui arracha littéralement le cœur du réseau d'informations mondial. Créé par un Netrunner aussi brillant que fou, un maitre hacker du nom de Rache Bartmoss, le DataKrash abolit du jour au lendemain la structure d'information sur laquelle s'appuyaient mégacorpos et gouvernements. Sans moyen de conserver des archives sures, de s'organiser à longue distance ou même de gérer l'économie et la masse monétaire (le gouvernement des Etats-Unis passa de la solvabilité à la faillite en quelques minutes), les fondements de l’Ère de l’Information s’écroulèrent dans les décombres d’une guerre mondiale déjà catastrophique.

Lors de la diffusion des ATIG (Algorithmes de Transformation Ihara-Grubb, qui permettaient une visualisation complète du NET et permettait à tous les ordinateurs et Cyberdecks de s'y connecter), Rache Bartmoss ne s’était pas contenté de jouer les spectateurs et travaillait de son côté, insérant le code du DataKrash dans les Algorithmes I-G au moyen d'une porte dérobée qu'il avait installée des mois auparavant sur l'ordinateur de Manny Ihara (au courant des penchants d'Ihara, Bartmoss l'avait fait passer pour un fichier contenant un anime pornographique). Pour faire simple, alors que la plupart des virus devaient infecter un système informatique pour agir, le DataKrash, lui, se téléchargeait automatiquement dans chaque ordinateur qui accédait au NET. Point final. Par conséquent, personne n'avait la moindre chance d'arrêter "l’épidémie" de DataKrash : c’était comme si chaque exemplaire de Windows (un système d’exploitation antique et désormais obsolète diffusé dans les années 1990) avait été codé avec un virus intégré. Le temps que les dirigeants de Netwatch réalisent l'horrible vérité au sujet du DataKrash, il était trop tard : celui-ci était déjà en marche et rien ne pourrait l'arrêter, si ce n'est le retrait du système d'exploitation de chaque ordinateur et chaque Cyberdeck au monde.

Quant à Rache Bartmoss, il avait tué par une équipe d'assassins non identifiés au début de la guerre. Une frappe d'ortillerie lancée (selon toute vraisemblance) par Arasaka avait par la suite rasé le bloc de conapts ou il vivait. Il n'est pas impossible que le lancement du DataKrash ait été lié à cet assassinat, paranoïaque comme il l'était, il est fort probable que Bartmoss avait installé plusieurs systèmes "d'homme mort" pour répandre le chaos et la destruction sur le NET s'il venait à mourir (c'est la théorie qui est favorisée par les historiens).

Au début, Netwatch parvint à identifier et à réparer les dégâts à mesure qu'ils se produisaient. Mais tandis que le chaos s'aggravait, le Netrunner en chef de Netwatch, Curtis le Magnifique, comprit que l'astucieux Bartmoss avait déjà damé le pion à tout le monde. Il n'existait aucun moyen de se débarrasser du virus DataKrash sans réécrire la totalité de la structure du NET. Et pour ne rien arranger, la nature du virus permettait aux Intelligences Artificielles générées par ordinateur de circuler sans encombre dans ce qui restait du NET.

Pire encore, Bartmoss avait laissé une dernière surprise désagréable dans les entrailles du NET : un virus auto-répliquant à son image, basé sur une version trafiquée d'un programme d'avant-garde d'Arasaka et baptisé par la suite R.A.G.E.U.X. (Rache-drone Autonome Généré par Emulateur à Usage d'eXtermination, en anglais : R.A.B.I.D, Roving Autonomous Bartmoss Interface Drone). Les R.A.G.E.U.X. étaient des IA tueuses conçues pour ressembler à feu Rache Bartmoss et créés pour ajouter une dernière épine dans le pied de ses ennemis corporatistes. Puissants, homicidaires et omniprésents, ils infestèrent le NET assiégé en nombres de plus en plus importants. Au début, ils n'attaquaient que les cibles de Bartmoss, comme Arasaka et EBM, mais au fil du temps, Rache (désormais mort) n'étant plus là pour les diriger, les R.A.G.E.U.X. développèrent une haine meurtrière envers tous ceux qu'ils rencontraient. Ils se reproduisaient comme des enragés et formèrent une meute redoutable de programmes tueurs qui se comptaient par centaines de milliers, vagabondant dans le NET en quête de proies à anéantir.


La Fin du NET

À la fin de la guerre, le NET se réduisait a une sorte d'environnement sauvage et terrifiant plein de données corrompues, de pièges psychiques et de programmes démoniaques déchainés et prêts à anéantir quiconque avait assez d'audace (ou de désespoir) pour s'aventurer dans le cyberespace.

Incapable d'éradiquer le DataKrash et submergé par des hordes de R.A.G.E.U.X. furibonds, Netwatch finit par jeter l'éponge. Le 5 mars 2023, Curtis le Magnifique et le Conseil de Surveillance I-G activèrent la Directive Première de Dissolution ATIG, propageant une vague de code qui élimina les protocoles I-G permettant au Cyberdecks et aux ordinateurs connectes d'entrer dans le cyberespace.

Le NET était mort.


Les Gouvernements Entrent dans la Danse

En octobre 2023, les instances dirigeantes des états et des villes commencèrent à prendre des mesures, tout d'abord en coupant l'accès aux services et fournisseurs de base, puis en faisant appliquer sans pitié les lois et règlements dont on avait laissé les mégacorporations s'affranchir avant-guerre. Aucun des camps n'était désireux de contester : à cette étape, chacun dépendait trop des finances que rapportaient les contrats de service avec les gouvernements pour se permettre de s'en passer.

À une plus vaste échelle, les gouvernements commencèrent à rejeter la liberté inconditionnelle des corporations à se faire la guerre, d'abord par des déclarations, puis par des actes. L'Union européenne commença à déployer des troupes modestes, puis de plus en plus conséquentes, pour affronter les armées corporatistes sur le terrain. Dans certains cas, des armées françaises, allemandes, scandinaves puis Néo-Soviétiques livrèrent bataille devant des sites nationaux de premier plan comme Paris, Rome, Kiev, Munich et Helsinki. Confrontées à une opposition écrasante, les corporations déplaçaient généralement le théâtre des opérations dans des territoires moins bien défendus, quand elles n'étaient pas tout simplement anéanties par les troupes gouvernementales. Quand un gouvernement intervient avec son armée, la plupart des guerres s'achèvent, du moins dans le monde civilisé.

Mais alors que la guerre atteignait des sommets de brutalité, les batailles devinrent de plus en plus violentes, comprenant désormais des frappes massives contre les complexes et les employés des deux camps. Le phénomène se vérifiait tout particulièrement dans l'Amérique post-Effondrement où la fragmentation des États-(dés)Unis empêchait le pays de déployer la totalité de l'armée, de l'Air Force ou de la Navy. Apres avoir arraché de haute lutte leur statut d'État Libre durant les dernières décennies, nombre de ces nations de poche répugnaient à inviter les armées de ceux qui avaient été leurs ennemis à entrer sur leur territoire pour s’occuper des incursions corporatistes.

Puis survint l’holocauste de Night City.


La Chute de Night City et la Fin de la Guerre

Le 20 Aout 2023, des troupes de Militech s'introduisirent dans les Tours Arasaka de Night City. Peu après leur intrusion, une "bombe nucléaire de poche" explosa aux derniers étages des tours. Sans pour autant raser l'intégralité de la ville, l’explosion détruisit l’essentiel du centre-ville et tua un demi-million d'habitants en un instant. Bien que les responsables ne furent jamais formellement identifiés, on attribua la responsabilité de cette explosion à Arasaka qui venait de faire une démonstration extrême de la politique de la terre brulée.

L'holocauste de Night City fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Quelques heures plus tard, la présidente des Etats-Unis Elizabeth Kress nationalisait Militech, plaçait la société sous le contrôle de l'armée encore conséquente des Etats-Unis et bannissait les troupes d'Arasaka du pays en menaçant d'une frappe de représailles le QG de la corporation à Tokyo. D'autres nations suivirent bien vite cet exemple, nationalisant ou prohibant les actifs des deux participants à la guerre.

Le dernier conflit corporatiste de l'histoire était enfin terminé. Il fallait désormais en subir les retombées.



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Dracian
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8. La Reconstruction (2026 à nos jours)


2026 — 2030
  • La diaspora commence. Des déplacés originaires de villes en ruine prennent la route pour aller revendiquer des villes désertées au moment de l'Effondrement des années 1990. Ils reçoivent le soutien des Nomades qui organisent des convois entre les différentes localités.
  • Tout le monde se rue sur les anciennes technologies et les entrepôts à l'abandon pour les piller. Quelques corporations continuent de fonctionner au ralenti. L'économie locale reprend du poil de la bête, souvent grâce à des ressources pillées dans les usines abandonnées de megacorpos.
  • Les complexes corporatistes construisent des réseaux privés virtuels dont la diffusion reste très limitée. La majeure partie d'entre eux est encore basé sur le réseau satellitaire, du fait de la quasi-impossibilité d'entretenir un réseau filaire fiable.
  • Arasaka, désormais interdite d'opérer sur le sol Américain par décret de la présidence, se divise en trois factions rivales : la Faction Kiji 雉 (le faisan vert) dirigée par Hanako Arasaka, la Faction Hato 鳩 (la colombe) manœuvrée par des partisans de Michiko Arasaka, la plus jeune fille de Kei qui, en tant que citoyenne américaine, préfère s'allier au gouvernement des États-Unis, et la Faction Taka 鷹 (le faucon) dirigée par le fils rebelle de Saburo, Yorinobu.
  • De plus en plus d'états américains se déclarent États Libres, mais sans forcément couper les ponts avec le reste des États-Unis. Parmi eux, on trouve le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Montana, le Wyoming, le Colorado, le Nouveau-Mexique ou l'Arizona. Plus véhéments contre l'administration fédérale, la Californie du Nord, l'Oregon, l'état de Washington et l'Idaho s'unissent pour former la Confédération du Pacifique, une alliance très peu contraignante d'États Libres de la côte Pacifique. La Colombie Britannique, faisant pourtant partie du Canada, y adhère aussi, sans pour autant rompre avec Ottawa.
  • Sous la présidence d'Elizabeth Kress, les Etats-Unis d'Amérique sont devenus un régime dictatorial bien rodé, en état d'urgence permanent. Kress déclare Night City irrécupérable et offre l’asile aux survivants dans les Nouveaux États-Unis (NUSA). Cet appel sera largement ignoré par la population de la ville, peu désireuse de retourner dans le giron autoritaire de Washington.

2030 — 2035
  • Repeuplement de la banlieue de Night City. Le centre de Night City finira par être rebâti, mais en attendant, les contreforts et les villes voisines croulent sous le nombre de réfugiés ayant fui les ruines radioactives de la zone corporatiste.
  • Rétablissement des autoroutes nomades. Les Nomades gèrent à présent les ports et les cargos. Malgré une activité très localisée, les corporations progressent jusqu'aux régions voisines au fur et a mesure que les Nomades rouvrent des artères commerciales.
  • Début des CitiNets, des VPN locaux installés dans les villes repeuplées. L'accès à ces réseaux en air gap, terme désignant des systèmes isolés qui fonctionnent en circuit fermé, est très limité et étroitement surveillé. Netwatch supervise le développement de ces nouveaux réseaux, avec l'appui des corporations, notamment Ziggurat.
  • Semblable aux prétendues rencontres avec Elvis après sa mort, la rumeur veut que le corps de Johnny Silverhand ait été retrouvé dans la chambre froide d'une banque de corps, au milieu des décombres d'Old Night City. Bien que rien ne vienne étayer cette histoire, les légendes urbaines fleurissent à son sujet et disent notamment qu'il aurait été entreposé là par un fan entièrement cybernétisé qui l'aurait découvert sur le site de l'explosion d'Arasaka.
  • Début de la reconstruction de Night City. Des centaines de tonnes de gravats sont retirées des ruines radioactives du centre-ville et de nouveaux gratte-ciels sont érigés à mesure que la décontamination avance.

2035 — 2043
  • Les villes de la Première Vague commencent les demandes de réhabilitation, avec le soutien des autorités locales et des corporations survivantes. Font partie de la Première Vague les villes qui nécessitent une quantité limitée de ressources pour leur reconstruction.
  • "Les États-Unis cesseront d'exister jusqu'à ce que le pays soit de nouveau unifié", déclaration de la présidente Kress. Bien que des élections locales soient organisées, il n'y aura pas d'élection nationale tant que les États Libres et les NUSA n'auront pas signé de traité.
  • Reconstruction des anciennes usines, les gens se débrouillent par eux-mêmes pour remplacer les technologies perdues. De nouvelles corporations, appelées Neocorpos, émergent des ruines de la Quatrième Guerre corporatiste.
  • Des rumeurs prétendent que le Solo légendaire Morgan Blackhand aurait été aperçu dans plusieurs villes de la Première Vague. Tout comme les légendes à propos de Johnny Silverhand, rien ne vient étayer ces dires. Des adeptes des théories du complot commencent cependant à s'organiser pour tenter de retrouver les pistes supposément laissées par Blackhand et Silverhand.
  • Netwatch tente d'éradiquer les R.A.G.E.U.X. et de remettre le NET en route. Après avoir perdu un combat long de trois ans, l'organisation abandonne et ferme les principaux nœuds de l'ancien NET (ce qui n'empêche pas des Netrunners de s'y rendre pour piller les systèmes à l'abandon, à leurs risques et périls).
  • Installation des premiers puits de données. Il s'agit de serveurs d'information et de systèmes d'échange conçus pour une utilisation libre dans l'enceinte d'une ville. Les puits de données produisent des contenus gratuits et libres de droits grâce aux efforts collectifs de la communauté, des usagers. Dans leur conception, ils ressemblent au système de pages hyper-stack qui a fini par être abandonné pour le NET au début des années 90. Le nouveau NET se base sur des technologies filaires moins couteuses, mais paradoxalement plus compliquées à mettre en place et à entretenir que les liaisons satellites.
  • Érection des premières mégastructures pour répondre à l'accroissement de la population. Il s'agit d'arcologies complètes, conçues pour fournir des zones habitables saines en un temps record.
  • Inauguration de nouvelles usines qui remplacent, améliorent ou réparent les anciennes technologies devenues éparses.
  • Scandale de la Dentelle Noire. Un mini-scandale éclabousse Orbital Air, accusé de tenter de resynthétiser la Dentelle Noire, une drogue extrêmement dangereuse et pouvant induire une cyberpsychose définitive sur ses utilisateurs. Face au scandale, la mégacorpo spatiale adopte une attitude ferme et plusieurs personnels d'OA impliqués dans ces recherches disparaissent du jour au lendemain.
  • Trace Santiago, le fils du chef de la famille Aldecaldo, découvre que ce n'est pas Arasaka qui a fait exploser la bombe nucléaire à l'origine de l'Holocauste de Night City. Suite à une enquête rigoureuse, il parvient à apporter la preuve qu'Arasaka disposait bien d'un dispositif de dissuasion nucléaire dans les sous-sols des Tours Arasaka, mais que celui-ci n'a pas explosé. Les soupçons finissent par se porter sur l'équipe d'infiltration de Morgan Blackhand et Johnny Silverhand, qui agissaient aux ordres de Militech. L'interdiction d'opérer sur le territoire des États-Unis pour Arasaka est levée et un certain sentiment anti-Militech commence à naitre dans Night City.

2045
  • Le présent.


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Dracian
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L'État du monde en 2043


Les États-Unis à l'Ère Rouge

Depuis la fin de la Quatrième Guerre corporatiste (et même avant), les États-Unis ont perdu leur statut de superpuissance. Mais en réalité, cela importe peu puisque l'Europe et l'Asie sont à peu près dans la même situation. À plusieurs points de vue, les États-Unis ressemblent à leur ancêtre de la fin du XIXe siècle, avec une côte Est "civilisée" placée sous le contrôle du gouvernement fédéral de Washington D.C., un "Ouest sauvage" morcelé en territoires indépendants à l’ouest du Mississippi et, de Seattle a Mexico, une côte Ouest désolidarisée du reste du pays. Night City, elle, possède son propre système politique ou s'entremêlent factions locales et figures de pouvoir.

Le gouvernement des États-Unis exerce son pouvoir effectif sur le couloir Boston-Washington (le BosWash), dans lequel on peut inclure Miami. Le pouvoir fédéral est toujours constitué d'une branche exécutive, législative et judiciaire, mais n'a cependant aucune influence passé le Mississippi. En outre, les membres du gouvernement sont tous originaires de l'est du pays ou des régions du Midwest voisines.

Elizabeth Kress est la présidente actuelle ; cette ancienne officière militaire intraitable a été élue un an avant le début de la tristement célèbre Quatrième Guerre corporatiste. Honnête, juste et suffisamment coriace pour tenir tête aux ennemis qui menacent la souveraineté des États-Unis, Kress occupe le poste depuis vingt ans. Ignorant les lois concernant la limite au nombre de mandats, elle a déjà été réélue quatre fois. À vrai dire, elle est la seule personne qui maintient un semblant d'unité dans le pays après des années de conflit et de récession.

Night City a été la ville la plus durement touchée par la guerre : vingt ans plus tard, les dégâts sont encore visibles. Alors que, dans chaque rue, les combats faisaient rage, dans les jours qui ont précédé l’explosion nucléaire, la sauvagerie avait atteint des sommets. D’une certaine manière, la bombe a été une conclusion "propre" à ces épisodes de massacres, dans un paysage qui était déjà jonché de bâtiments calcinés, d'épaves et de cadavres. Pour couronner le tout, un épais nuage rouge a repeint les cieux d'une teinte sanglante et empoisonne l'air sur des kilomètres a la ronde.

Le Night City d'après-guerre était une ruine, mais une ruine bien décidée à renaitre de ses cendres. La création la Confédération du Pacifique, alliance locale d'États Libres le long du couloir du nord-ouest Pacifique, a été déterminante lors du processus de reconstruction.

Après la guerre, les États de Washington, d'Oregon, d'Idaho, de Californie du Nord et de Colombie britannique ont formé une alliance de circonstance peu contraignante appelée la Confédération du Pacifique. À l'Ère Rouge, cette union est occupée à rebâtir ses infrastructures. Les territoires hébergent des relais du gouvernement américain qui détiennent un bail permanent, mais n'exercent aucun contrôle sur les populations locales.

La Confédération est le produit naturel de la période de la Succession des États qui fragmenta l’essentiel des États-Unis. Ses membres manifestent des tendances "fédéralistes", n’intervenant dans les affaires internes de leurs voisins que quand celles-ci débordent des frontières. Leur plus grand point commun réside dans un mépris pour le chaos qu’ont laissé les mégacorporations derrière elles et pour l’inefficacité du gouvernement des États-Unis.

La Confédération du Pacifique est une région économique dynamique, le port de commerce principal avec ce qui reste de l'Asie, ayant de surcroit accès à des forces militaires, comme les Groupes d’Opérations Combines de Bremerton et Fort Lewis-McChord, qui ont souvent soutenu les pouvoirs locaux stables et raisonnés plutôt qu'un gouvernement fédéral précaire. Les Nouveaux États-Unis de Kress vont devoir travailler dur pour convaincre cette union de les compter parmi ses alliés, afin d'œuvrer main dans la main avec la Maison-Blanche en échange d'une gouvernance toujours plus indépendante.

Les membres de la Confédération désirent également coopérer avec les mégacorporations en plein essor, mais selon les termes qu’ils auront fixés : "Au moindre faux pas, madame la megacorpo, on appelle nos potes de Lewis-McChord pour remettre les pendules à l’heure." Telle est leur politique. Économiquement, la Confédération est suffisamment puissante pour ne pas avoir à vendre son âme aux mégacorporations, et la situation ne risque pas de changer dans les décennies à venir. Ainsi, bien que Night City regorge de Corpos, ces derniers font attention où ils mettent les pieds, car ils savent que les habitants sont capables de leur livrer un combat digne des guerres corporatistes. À l'Ère Rouge, tout le monde se tient a carreau dans la Confédération du Pacifique.

Au final, c'est cette alliance a permis à Night City de survivre en tant que "Ville-État" indépendante. La ville en reconstruction est devenue une zone franche de commerce pour la Confédération, ainsi qu'un point d'entrée pour le reste du monde qui refuse de passer des accords avec les autres territoires des États-Unis. À l'Ère Rouge, Night City est une Casablanca cybernétique, et comme dans son célèbre homologue cinématographique, il s'agit d'un lieu dangereux où les lois n'ont pas leur place, l'endroit idéal pour gagner le gros lot.


Le monde hors des frontières


L’Europe Unie

L'Europe a été durement touchée par la guerre qui a provoqué la perte de ses colonies orbitales et de l'Agence Spatiale Européenne au profit des Orbitaux. Les places boursières et le marche commun ont réussi à maintenir une stabilité économique à laquelle participent la majorité des nations européennes, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Grèce, régulièrement agitées par de violents bouleversements politiques. Dans cette région du monde, les corporations internationales ont conservé leur mainmise, mais les divers gouvernements du Vieux Continent ont habilement exploité le conflit pour garder les grands industriels européens sous contrôle. Seul le Royaume-Uni a souffert d'une crise économique brutale, submergé par une immigration massive et affligé d'une technologie arriérée. La situation dans les rues du pays est aussi explosive qu'aux États-Unis. Le reste de l'Europe récupère, les états-nations se débattent pour éponger les dommages financiers et rebâtir les centres industriels frappes par la guerre.


La Russie néosoviétique

Après les reformes radicales des années 1990, l'obsolescence technologique a affaibli la Russie néosoviétique qui n'arrive toujours pas a nourrir sa population affamée (même si la 4e Guerre corporatiste a plus ou moins égalisé les chances). L'échec des réformes économiques et sociales du Novosovetskaya partiya (Parti Nouveau-Soviet ou PNS) a entrainé le développement rapide d'une nouvelle génération d'oligarques agressifs. Contrairement à leurs prédécesseurs du PNS, qui se contentaient de siphonner les dernières ressources de l'état en bons industriels véreux, ces oligarques ressemblent davantage aux mégacorporations des années 2020 : voraces, dangereux et prêts à utiliser sans vergogne les pots-de-vin, le meurtre et le chaos pour arriver à leurs fins.


Le Moyen-Orient

Les explosions nucléaires des années 90 ont transforme de vastes régions de l'Iran, de la Syrie, de l'Irak, de la Libye et d'une bonne partie de la péninsule arabique en déserts radioactifs. Seules l’Égypte, le Liban et Israël s'en sont sortis sans dommage et ont été épargnés par la dernière guerre corporatiste à cause de leur ruine économique. Mais des alliances et des puissances nouvelles luttent pour reprendre le contrôle maintenant que le pouvoir des mégacorporations a été bridé. Puisque les conflits corporatistes ont perturbé le commerce du pétrole et des matières premières, les gisements que contiennent ces nations en lambeaux deviennent d'autant plus intéressants. En réponse, les groupes nationaux du Moyen-Orient se liguent pour retrouver une unité et résister aux envahisseurs.


L’Afrique futuriste

Les pays africains ont établi des bastions solides dans l’espace : un tiers des ouvriers en construction spatiale sont africains et la majorité des bases de lancement et des installations se trouvent sur le continent africain. La population née de ces évolutions a fini par former un groupe "national" qu'on appelle les Orbitaux. Il s'agit d'une société fortement technologique et ancrée dans l'espace, unie par des racines panafricaines communes et la volonté de ne plus jamais revivre l'oppression coloniale. L'Assemblée Orbitale, qui a déclaré son indépendance durant la Guerre corporatiste et a réquisitionné les armements orbitaux pour prouver sa détermination, a opté pour une neutralité prudente à l'Ère Rouge. Elle reste ouverte au dialogue tant que sa souveraineté et sa mainmise sur l'espace ne sont pas remises en question. Les nouvelles villes émergentes d'Afrique, bien protégées par les killsats et les deltas de leurs parents Orbitaux, n'ont été que très peu affectées par la guerre. Plusieurs d'entre elles comptent parmi les localités les plus futuristes et les plus avancées de la planète, avec leurs gratte-ciels frôlant les étoiles fabriqués avec le titane des Orbitaux et leurs vastes parcs bordant des rues animées.


Amérique Centrale et du Sud

Pendant la guerre, les factions nationalistes du Brésil et de Colombie ont exploité le conflit entre corporations pour accaparer territoire et influence : l'ancienne alliance a fini par éclater et la reconstruction vient tout juste de commencer. Mais l'Organisation des États Américains s'est bien vite reformée. Avec l'aide de partenaires économiques solides comme l'Argentine et un Brésil désormais démocratique, elle rebâtit ses villes et s'allie à de nouveaux partenaires commerciaux, en particulier les Orbitaux et les Nomades.


Asie et Extrême-Orient

L'Asie est devenue une mosaïque de nations blessées, dont le Japon, qui panse ses plaies après les ravages causés par le quasi coup d’État manqué d'Arasaka. La Chine se remet de la perte de Hong Kong, victime d'une attaque terroriste à l'arme bactériologique, sans oublier les combats féroces en mer de Chine et sur le plateau mongol pour l'accès à des ressources stratégiques qui ont laissé le gouvernement exsangue, presque au bord du gouffre. Les deux Corées ont adopté une politique isolationniste, mais la Corée du Nord, qui s'est impliquée dans le conflit à cause des promesses de soutien d'Arasaka, a sombré dans le chaos, laissant place à des chefs de guerre qui règnent sur des royaumes microscopiques. Dévastées par les affrontements violents qui se sont déroules sur les routes commerciales et les exploitations pétrolières, la majeure partie de l'Asie du Sud-est, les Philippines et l'Australie se sont retrouvées seules. Laissées pour mortes, elles pourraient bien devenir la proie de la moindre puissance avide de s'emparer de la région.

Pour l'Asie, la période d'expansion effrénée des années 2020 est bien loin.


Les Nations Flottilles

Avant la 4e Guerre corporatiste, la majeure partie des plateformes et villes flottantes d’OTEC et de sa rivale CINO constituaient le nec plus ultra en matière de technologique marine. La plus célèbre était Aquadelphi, ancien foyer et quartier général d'OTEC près d'Hawaii. D'autres, comme l'Atlantis de Floride, étaient plus modestes. Certaines se développaient a partir de vieilles plateformes pétrolières ou sur des supports de fortune formés de plusieurs pétroliers réunis (comme dans le cas des Colonies Offshore du golfe du Mexique) et ressemblaient plus ou moins à des bidonvilles flottants.

Les pirates, les navires des corporations hostiles et les périls de la haute mer manquèrent d'anéantir ces villes pendant et après la guerre, mais en se réunissant en confédérations plus ou moins cohérentes, les "villes flottilles" (que l’on peut d’ailleurs qualifier de Nations Flottilles) sont devenues de petites Cités-Etats situées dans les eaux internationales et pourvues de leurs propres forces de défense, ce qui fait d’elles des carrefours de commerce et d’import-export mondial, de véritables terres étrangères habitées par des marginaux autonomes. En outre, ces gares maritimes ponctuant le réseau de commerce qui a remplacé les anciennes plateformes d'import-export d'avant la guerre accueillent aussi bien des activités "pirates" que celles, plus légitimes, des Nomades.


La Confédération Orbitale

Au milieu de la guerre, les Orbitaux prirent la décision de ne pas intervenir dans le rude conflit entre corporations sous le niveau de l'orbite basse. Durant la Guerre de Sept Heures, les colonies d’orbite basse et les Orbitaux d’O’Neill 2 déclarèrent leur indépendance en utilisant des deltas et des catapultes électromagnétiques réquisitionnées pour lâcher des roches lunaires et autres projectiles d’ortillerie sur des sites stratégiques de toute la planète. L’Union européenne, le reste des États-Unis et le Japon n’eurent d’autre choix que de reconnaitre ce nouveau gouvernement et de céder le contrôle de l’espace terrestre à la Confédération. Les Points "L" (pour "points stationnaires Lagrange") abritent désormais des centaines de bases, d'usines et de sites de construction indépendants et pérennes. C'est également ici qu'orbitent les plus grandes constructions spatiales : la station Crystal Palace (L-1), l'énorme Habitat O'Neill 1 (L-5), la Station Paradis (L-4) et le plus modeste Cylindre Galilée (L-3). Derrière la lune, le point L-2 abrite la plateforme d'essai de l'ESA et le dock d'exploration de l'espace profond. En outre, depuis le début des années 2000, l'ESA et les nations alliées entretiennent des bases permanentes sur Luna : des réseaux souterrains dont l'eau provient de l'extraction des glaces lunaires et l'air de jardins hydroponiques (éclairés en ouvrant d'immenses volets en surface).

Il y a deux villes permanentes sur Luna, toutes deux aux mains des Orbitaux. La Colonie Tycho/Luna, la plus vaste, comprend deux catapultes électromagnétiques utilisées pour propulser les roches et le minerai lunaires vers les complexes de L-5. La seconde, Copernic, n'en compte qu'une et abrite une population d’environ 12 000 âmes. Même si l’on ignore les colonies balbutiantes de Mars, la Confédération Orbitale est l’une des forces les plus puissantes de la planète (et des alentours…) et domine de loin les gouvernements planétaires. Les "traine-surface" en sont bien conscients et cherchent constamment a saper leur autorité et à reprendre le contrôle de l'espace. L'issue, toujours incertaine, le demeurera sans doute un bon bout de temps.


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