Gundam EX, c'est quoi ?

Défendez la Fédération Solaire face aux armées de Zeus !

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R.Mike
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Gundam EX, c'est quoi ?

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Bienvenue à Bord !

Bienvenue dans Mobile Suit Gundam EX Solar Century, un titre affreusement long derrière lequel se cache un jeu de rôle sur table ayant pour cadre l’univers de Gundam, la prolifique série, emblématique du genre Mecha, créée par Yoshiyuki Tomino au sein du studio Sunrise. Il y sera principalement question d’incarner des adolescents embarqués malgré eux dans un vaste conflit spatial opposant la vénérable Fédération Solaire à l’ambitieuse République de Zeus. Au travers d’aventures palpitantes, d’affrontements épiques et de batailles dantesques, ils seront amenés à prendre les décisions qui mèneront leur camp vers la victoire ou qui causeront irrémédiablement leur perte. Découvrez sans plus attendre le monde captivant de Gundam EX !

Qu’est-ce que Gundam ?

Le Phénomène

La saga Gundam est une franchise d’animation japonaise de science-fiction qui a été diffusée depuis plus de 40 ans sous la forme de multiples séries télévisées, d’OVA et de films se déroulant au sein de plusieurs continuités et époques, et qui a été adaptée sous de nombreux formats, en particulier des mangas, des romans et des jeux vidéo. Elle appartient au sous-genre Mecha, c’est-à-dire qu’elle met principalement en scène des personnages pilotant de gigantesques robots de combat, généralement humanoïdes, faisant une vingtaine de mètres de hauteur voire plus, appelés Mobile Suits. Au sein de ce sous-genre, Gundam s’est distingué dès ses débuts en adoptant une approche nouvelle à l’époque : l’idée de départ était d’associer l’existence de puissants robots militaires à une vision géopolitique et technologique très élaborée de notre Système solaire, tel qu’il pourrait se présenter d’ici quelques siècles. En a résulté le real robot, genre SF nouveau qui s’est aussitôt opposé, avec son souci affirmé concernant la plausibilité du contexte proposé, au super robot qui l’a précédé.

Real Robot

Apparu en 1979 avec la première série de la franchise, Mobile Suit Gundam, le real robot se veut, comme son nom l’indique, plus proche d’une éventuelle réalité futuriste, aussi hypothétique soit-elle, que ne l’étaient les fictions de l’époque. Ce genre s’est, d’une certaine manière, créé en réaction au super robot qui met en scène depuis le milieu des années 50 de gigantesques robots surpuissants sans aucun souci de justification technique, industrielle, militaire ou politique, dans une logique de pur divertissement.
La première série Gundam arrive, elle, avec un univers beaucoup plus construit, piochant très largement dans le vivier de la science-fiction traditionnelle avec ses colonies spatiales inspirées de celles d’O’Neill situées sur les points de Lagrange de la banlieue terrestre, ses rentrées atmosphériques périlleuses, sa prise en compte des problématiques liées aux faibles gravités et s’offrant même le luxe de créer ses propres théories astrophysiques.
Les robots eux-mêmes bénéficient de ce souci de réalisme et sont dotés, entre autres, de sources d’énergie, de systèmes de propulsion et bien sûr d’armes qui possèdent un fonctionnement basé sur des principes physiques réels ou inventés pour l’occasion plutôt que des sortes de superpouvoirs se présentant sous la forme d’attaques spéciales. Ils ne sont plus forcément les stars incontournables de la série même s’ils conservent une place de choix au sein du récit.
Mais c’est surtout l’aspect géopolitique qui est nettement plus travaillé avec l’abandon de la figure du grand méchant monolithique qui attaque sans relâche le héros et ses alliés avec son « monstre de la semaine ». Si des oppositions frontales entre deux factions apparaissent régulièrement, les choses sont généralement beaucoup plus complexes qu’elles ne le laissent paraître et les complots et retournements de situation peuvent s’enchaîner à un rythme effréné. Sans compter qu’il est très fréquent que les factions impliquées soient bien plus nombreuses que ce qui avait été envisagé au départ…
Cela permet au passage d’aborder tout un ensemble de thématiques plus matures telles que la manipulation, la trahison, la vengeance, l’abnégation, la justice, l’honneur ou l’humilité.
Historiquement, le real robot est également attaché à un développement beaucoup plus poussé de la psychologie des personnages qui ne sont plus de simples héros destinés à sauver la Terre d’une terrible menace mais qui ont une personnalité plus complexe, peuvent douter et même avoir d’incessants états d’âmes. Ce dernier aspect n’est cependant pas forcément indissociable du real robot et est, finalement, en grande partie dépendant de la sensibilité des scénaristes et du réalisateur/producteur.

SF Militaire

En particulier, le real robot fait très largement appel au sous-genre de la science-fiction militaire, pour essayer de s’en détourner quasiment aussitôt. Si les intrigues se déroulent sur fond de guerres spatiales et impliquent massivement les forces armées des différentes factions impliquées, les héros sont généralement des adolescents qui sont obligés, malgré eux, de se battre pour barrer la route à leurs adversaires, tout en rejetant les ignominies engendrées par la guerre. Une posture antimilitariste qui n’est cependant pas totalement assumée puisque les conflits finissent toujours par se résoudre par les armes. Dans les faits, la guerre est au final vue comme un mal nécessaire pour parvenir à repousser voire à vaincre des adversaires dont les visées sont définitivement aussi machiavéliques qu’avilissantes.
C’est également une nécessité fictionnelle qui permet de mettre en scène les nombreux Mobile Suits des protagonistes et de leurs ennemis dans des combats spectaculaires et trépidants, qu’il s’agisse de duels acharnés ou de batailles de grande envergure mais qui s’avèrent des plus incertains et particulièrement mortels. Car il n’est pas rare que des personnages, y compris parmi les premiers rôles, y perdent la vie, en particulier dans la saga Gundam peu avare en décès prématurés. La guerre est à nouveau vue sous un jour sombre afin de rappeler à quel point elle peut se montrer cruelle et sans aucune pitié.

Hard Science

Bien que le real robot penche assez clairement du côté de la hard science, il ne s’en réclame pas pour autant. En effet, dès ses débuts, Gundam a fait appel à la superscience avec l’adoption de la physique de Minovsky qui met en jeu des particules du même nom et qui permet de justifier beaucoup de choses, bien souvent en contradiction avec les lois physiques connues. La fidélité aux principes scientifiques est donc à géométrie variable : par moment très poussée et, à d’autres occasions, totalement fictionnelle.
Par ailleurs, divers aspects classiques de la science-fiction tels que la sécurité informatique ou la biotechnologie qui peuvent prendre une place très importante dans des œuvres hard science, sont peu ou pas abordés afin de consacrer l’essentiel de l’intrigue au développement des personnages et aux affrontements entre méchas.
Une vision hard science d’autant moins respectée au travers de la saga Gundam qu’il est fréquent que le real robot puisse lorgner du côté du super robot avec ses super-attaques hyper spectaculaires et tellement jouissives. La frontière entre les deux types de fiction n’est donc pas si étanche, au point que certaines œuvres se réclament des deux genres (comme c’est le cas de Gunbuster ou d’Evangelion) et qu’à partir d’un certain niveau de surenchère technologique, un contexte au départ clairement real robot peut très largement flirter avec le super robot sans que cela n’émeuve grand monde.

Seinen ou Shōnen ?

Par rapport à tous ces éléments, on pourrait s’attendre à ce que le real robot penche plutôt du côté du seinen (des fictions calibrées pour de jeunes adultes, a priori de sexe masculin) mais les séries ont généralement vocation à s’adresser à un public assez large dont les jeunes adolescents sont, la plupart du temps, la cible privilégiée. En résulte bien souvent un parti-pris qui, sans véritablement tendre vers le shōnen (des récits s’adressant spécifiquement aux adolescents masculins), navigue entre les deux approches d’une manière plus ou moins habile et efficace.
Bien évidemment, on trouve aussi des exemples de séries qui ont clairement choisi leur camp comme c’est le cas de Iron-Blooded Orphans et, plus encore, de Gundam Thunderbolt qui adoptent un ton résolument plus adulte que la majorité des autres productions de la franchise ou, à l’inverse, des œuvres telles que Mobile Fighter G Gundam ou Gundam Build Fighters Try qui s’inscrivent ouvertement dans un style nekketsu, ces récits initiatiques donnant le premier rôle à de jeunes héros ayant le sang chaud et où les combats, dont les préceptes sont hérités des arts martiaux asiatiques, les opposent à de multiples adversaires et prennent une place prépondérante, à la manière de Dragon Ball, One Piece, Naruto et consorts.
Ce choix possède, comme on peut s’en douter, une influence majeure sur le choix de l’âge des principaux protagonistes qui est logiquement défini en rapport avec celui du public visé, autorisant dès lors à s’aventurer sur le chemin des relations sentimentales, de manière plus ou moins poussée, pour les fictions qui auront pris le parti de sélectionner des personnages aptes à vivre de telles romances. Des histoires d’amour bien souvent contrariées qui peuvent connaître une issue tragique comme c’est le cas dans Mobile Suit Gundam ou Zeta Gundam, ou bien une fin plus heureuse à la manière de ce qui existe dans Gundam Seed. Il n’est pas rare que l’on puisse également aboutir à un triangle amoureux à la manière de Macross.

Qu’est-ce que Gundam EX ?

Philosophie

Prise dans son ensemble, la franchise Gundam c’est au total une bonne dizaine d’époques ou de contextes plus ou moins liés entre eux dont le plus connu est l’Universal Century (UC), celui de la toute première série. L’objectif poursuivi avec Gundam EX est de développer une continuité à part entière (le Solar Century en l’occurrence) au sein du « multivers » Gundam en puisant à loisir au sein des différentes continuités et chronologies, en particulier l’UC qui est la plus développée, sans pour autant subir les contraintes associées à chacune d’entre elles.
Cela permet ainsi de définir un univers neuf, prêt à accueillir les nombreuses péripéties des personnages des joueurs, tout en s’affranchissant des carcans inhérents aux fictions préexistantes (chronologies prédéfinies, événements ou lieux secrets déjà connus, problématiques déjà résolues…) afin de permettre aux héros incarnés par les participants d’être les véritables protagonistes d’une histoire qui reste à écrire plutôt que d’être condamnés à jouer les seconds couteaux, perpétuellement dans l’ombre des grandes figures de l’époque de référence.
Gundam EX c’est donc la possibilité de piocher librement dans chacun des univers de la franchise et même dans diverses séries de real robot qu’il s’agisse d’animes tels que Macross, Southern Cross, Mospeada, Votoms, Dragonar, Patlabor, Nadesico, Full Metal Panic! et Code Geass ou bien de jeux vidéo tels que Front Mission, Virtual-On, Armored Core, Zone of the Enders, Border Break ou Titanfall et bien d’autres encore. Il sera alors question de sélectionner les ingrédients qui semblent dignes d’intérêt et d’écarter, définitivement ou provisoirement, ce qui semble moins approprié ou moins fonctionnel, en accord avec l’ambiance recherchée.

Solar Opera

Situé quelque part entre le space opera pur et dur où l’accent est mis sur les voyages intersidéraux voire intergalactiques et le planet opera dont l’intrigue est centrée sur une unique planète généralement dotée de caractéristiques originales, le solar opera se positionne dans un futur relativement éloigné au sein duquel l’humanité est parvenue à conquérir le Système solaire mais sans être encore capable de s’étendre à travers la Voie lactée. Outre les colonies édifiées à la surface des principaux astres orbitant autour du Soleil et leurs plus gros satellites naturels, les humains prennent également place au sein de vastes colonies spatiales capables d’accueillir des millions de résidents. C’est une nouvelle ère pour l’humanité qui, sans avoir totalement quitté son lieu de naissance, apprend peu à peu à vivre en dehors de la planète bleue.
Gundam EX transpose ainsi les ingrédients classiques du genre Mecha, en particulier ceux du real robot, à ce type de contexte en élargissant le théâtre des conflits à l’ensemble du système planétaire plutôt que de rester confiné aux alentours de la Terre, comme c’est le cas la plupart du temps dans les différentes fictions de la saga. À la manière d’un Cowboy Bebop, il propose ainsi aux protagonistes d’explorer un ensemble particulièrement vaste et diversifié au cours de leurs différentes aventures.
L’univers proposé suit en quelque sorte les traces des mangas de la série Mobile Suit Crossbone Gundam ou de décors de campagne tels que Jovian Chronicles tout en proposant un contexte original permettant ainsi de sillonner la quasi-totalité du Système solaire. Un cadre grandiose à la hauteur des exploits que vont devoir accomplir les personnages des joueurs dans leur lutte acharnée contre une adversité toujours plus relevée.

Principe du Jeu de Rôle

Le jeu de rôle sur table est apparu il y a de cela une bonne quarantaine d’années sous la forme d’une évolution à plus petite échelle des wargames, les jeux de guerre stratégiques dans lesquels s’affrontent des armées sur un vaste champ de bataille. Peu à peu, la gestion puis l’interprétation d’un personnage ont pris de plus en plus d’importance au point d’en faire un jeu à part entière qui a dès lors développé ses propres règles et défini ses propres conventions.
Concrètement, les joueurs décident d’incarner chacun un personnage imaginaire dit Personnage Joueur (PJ) au cours d’une partie qui suit le scénario préparé par le Maître du Jeu ou Meneur de Jeu (MJ) dans lequel toute une série d’évènements et d’épreuves (rencontres, énigmes, enquêtes, combats, poursuites, explorations, pièges…) attendent les PJ. Le jeu se déroule sous forme de dialogues et le but consiste pour chaque PJ à résoudre les problèmes qui lui sont posés, à sortir vivant de l’univers dans lequel il s’est engagé, voire à accroître ses compétences dans divers domaines en accumulant de l’expérience.
L’univers du jeu de rôle et le scénario créé par le Meneur de Jeu sont simulés par le biais d’un système faisant généralement intervenir des jets de dés et des tables de référence. Il s’agit donc d’un jeu de société possédant un but : mener à bien l’aventure que le MJ propose, des règles : assez nombreuses et parfois quelque peu complexes afin de simuler une réalité dans laquelle évoluent les PJ en toute liberté. Mais c’est aussi et surtout l’incarnation d’un personnage de façon cohérente par chacun des joueurs. Un des participants, le MJ, n’est donc pas réellement un joueur mais joue tour à tour le rôle de scénariste, de narrateur et d’arbitre.

Matériel

Afin de lancer une partie de Gundam EX, vous allez avoir besoin de vous munir, pour chacun des joueurs, des fiches de Personnage et de Mobile Suit, d’un crayon, d’une gomme ainsi que de deux dés à dix faces (D10). Pour l’ensemble de la table, il est nécessaire de disposer d’au moins deux paquets de cartes (si possible contenant 54 cartes plutôt que 32), un pour les joueurs et un pour le meneur. Ce dernier peut également se munir de la Fiche du Meneur et du scénario d’introduction dont il aura pris connaissance au préalable ou faire jouer une aventure qu’il aura lui-même concoctée.
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