Aides de jeu et astuces - Favoriser l'immersion

Venez vous initier aux arcanes secrètes de la maîtrise en toute sérénité ou améliorez votre mastering...
Répondre
Avatar du membre
Master
Administrateur
Messages : 613
Enregistré le : 07 mars 2010, 10:24
14
Been thanked : 1 time

Aides de jeu et astuces - Favoriser l'immersion

Message par Master »

Favoriser l'Immersion

Affirmez votre autorité

Vous vous proposez de créer un imaginaire pour vos joueurs, vous vous êtes fendu d’un scénario, la moindre des choses est qu’ils écoutent ce que vous avez à leur dire. Posez donc votre autorité, évitez de parler en même temps que les joueurs pour ne pas diluer votre description (et donc votre ambiance) dans un flot de bavardages. Enfin, soyez ferme lorsqu’il s’agit de terminer votre description ou de faire taire un importun qui veut absolument « aller fouiller les poches du cadavre » alors que vous essayez de créer une tension dramatique.

Décrivez en fonction des 5 sens de vos joueurs

Trop de MJ l’oublient : les personnages sont plongés dans leur monde en entier. Ils le perçoivent donc avec leurs 5 sens (ou plus ?) et pas seulement la vue et l’ouïe. Aussi, dans vos descriptions essayez de varier les sens auxquels vous faites référence afin de plonger plus complètement vos joueurs dans l’action. Cette auberge n’est pas simplement sombre et bondée, elle exhale aussi une moiteur nauséabonde aux relents de bière bon-marché et de sueur. On doit brailler pour se faire entendre dans le brouhaha général et le sol est légèrement collant. Tout de suite, on visualise mieux.

Parlez comme vos PNJs

Pour incarner vos PNJ et donc proposer un interlocuteur crédible et immersif à vos joueurs, vous devez parler comme eux, à la première personne. Toutefois, ne reprenez l’accent, les défauts de prononciation éventuels, ou la diction particulière de vos PNJ que si vous vous en sentez l’étoffe. Car même s’ils seront toujours appréciés, vos talents d’imitateurs pourraient être l’objet de taquineries autour de la table. En outre, il faut du courage pour garder un accent approximatif pendant toute une partie.

Dosez le volume et le rythme de votre voix

Dans le même esprit, vous pouvez adapter votre narration l’ambiance du moment afin de favoriser l’immersion. Ainsi, lors des scènes confuses où les PJs voient et entendent beaucoup de choses, parlez vite et fort. Vos joueurs ne comprendront pas tout, et c’est le but recherché. A l’inverse lors d’une scène calme et posée, ralentissez votre diction, et parlez moins fort.
Ainsi, vos joueurs suivront les modulations de votre voix et s’immergeront plus facilement. Il est normal de parler fort dans la confusion du combat, et de chuchoter lorsqu’au coin du feu on ne souhaite pas réveiller un jeune enfant assoupi par exemple.

Graduez les changements d’ambiance

De manière générale, vous n’arriverez pas à mobiliser vos personnages autour d’une situation en contradiction avec l’ambiance du moment. Les transitions brutales d’une ambiance a une autre sont assez rarement efficaces. Aussi, pour arriver à une scène d’horreur innommable ou de combat épique, prévoyez votre effet un peu à l’avance et commencez à amener par petites touches les éléments d’ambiance. Soit en commençant à jouer une musique un peu glauque, soit en aménageant une scène de tension « avant la bataille » par exemple.

Collez à l’ambiance du moment

Dans la même ligne que le conseil précédent, faites en sorte de suivre le ressenti de vos joueurs et d’y coller au maximum. Il arrive que malgré vos efforts, votre table vous échappe et instaure une ambiance contraire à celle que vous avez essayé de créer. C’est le cas des séances de déconne en pleine tension dramatique ou des montées de pression totalement hors-sujet (quand les PJ se font peur tout seuls). Dans ces situations, essayez autant que possible de suivre le ressenti de vos joueurs, sauf si cela pourrit vraiment votre partie, mais c’est rarement le cas.
Contraindre une table à changer d’humeur d’un coup (« Fermez-la, vous avez très peur. ») est en général un moyen de créer du mauvais roleplay, trop forcé et de mauvaise grâce. Prenez le temps de graduer votre changement d’ambiance, même si cela rallonge un peu votre scène.

Utilisez la musique

Malgré les inconvénients logistiques engendrés par la musique en JdR, le fait de pouvoir en utiliser devient vite indispensable. En effet, le fait d’avoir sous le coude une playlist créée pour l’occasion, orientée de préférence en fonction du jeu, voire même de la partie spécifique que vous êtes en train de jouer, permet de plonger les joueurs dans l’univers du jeu. Préférez les airs peu connus pour éviter de briser d’un coup tous vos efforts lorsqu’un joueur maladroit déclarera d’un coup « Hé, mais c’est la musique des Pirates des Caraïbes ! »

Dans le même esprit, les bruitages peuvent servir à placer un bon climat d’immersion. Attention à ne pas essayer de bruiter chaque scène, c’est impossible et totalement fastidieux. Toutefois, un bruitage récurrent comme le cri lointain des corbeaux, le souffle du vent ou encore la pluie qui tombe peut servir à donner le ton avant même votre description. En outre, cela permettra parfois de conserver dans la mémoire des PJ certains éléments d’ambiance, en particulier la météo.

Soyez dur

La réalité est souvent rude, a fortiori dans les jeux d’horreur ou d’aventure dans lesquels les personnages doivent (apprendre à) surmonter des difficultés. Aussi, une bonne immersion peut nécessiter de votre part d’être aussi dur que le monde dans lequel les personnages évoluent. Sans tomber dans l’excès de gore et de violence gratuite (qui fera plutôt rire tout le monde), il est souvent nécessaire de faire perdre des plumes aux joueurs et aux PNJ. Dans Donj, privez les de leurs objets magiques préférés. Dans Cthulhu, jouez avec toutes les règles de maladie et de survie (« Elle a pas une odeur bizarre cette eau ? »). Dans Vampire, utilisez la tension créée par le jour qui se lève. Et lorsque la situation le demande, tuez des personnages.

Une immersion réussie passe évidemment par la sensation partagée des joueurs qu’ils ont quelque chose à perdre. Si vous voulez faire peur, ou faire pleurer, encore faut-il qu’ils aient des raisons de le faire. Les rires et les éclats de joie arriveront d’eux même lorsque, à l’inverse, vos PJ auront réussi à sortir indemne des pires situations.


Même s’il faut éviter de se polluer la tête avec trop de techniques et de méthodes miracles lors d’une partie, pour favoriser le naturel, j’espère que ces quelques conseils personnels pourront vous aider à créer un vrai climat d’immersion.

Source : Cosmo Orbüs

Cette liste n’est toutefois pas objective ni exhaustive. J’en appelle donc une nouvelle fois aux MJ de passage pour vous demander :
Et vous, quelles sont vos méthodes pour favoriser l’immersion ?
Répondre

Retourner vers « Conseils et astuces pour les meneurs »